Tavares, nouveau n° 2 de Renault

Renault se dote d'un nouveau n°2, Carlos Tavares, pour tourner la page du scandale d'espionnage
Renault se dote d'un nouveau n°2, Carlos Tavares, pour tourner la page du scandale d'espionnage © REUTERS
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Hélène Favier , modifié à
PORTRAIT - Tavares a été désigné directeur général-délégué. Une nomination aux forceps.

Carlos Tavares est officiellement le nouveau bras droit de Carlos Ghosn. Après un bref intermède chez Nissan, ce Portugais de 53 ans a été nommé, lundi, numéro deux de Renault et a opéré son grand retour chez le constructeur automobile français.

Grand amateur de voitures de sport et patron de la zone Amériques du Japonais Nissan, l'affilié de Renault, Carlos Tavares prendra donc la succession de Patrick Pélata, l’ex-directeur général délégué contraint à la démission en avril, pour solder le douloureux épisode de la fausse affaire d’espionnage industriel.

Un homme d’automobile

Ingénieur de formation, Carlos Tavares a passé 23 ans chez Renault dans divers postes de gestion de programmes avant de quitter la société pour Nissan, en 2004.

Comme Carlos Ghosn le PDG du groupe Renault-Nissan dont il est très proche, Carlos Tavares a un profil international. Parlant indifféremment le portugais, sa langue d'origine, ou le français et l'anglais, il partage son temps entre Nashville, dans le Tennessee et Tokyo où il siège au conseil d'administration de Nissan.

Que fait-il quand il ne travaille pas ? Il conduit des voitures de sport. Autant dire que le monde de l'automobile n'est jamais bien loin pour lui. "C'est un homme d'automobile, pas un énarque", souligne une des personnes qui l'a côtoyé, avant d’ajouter : il est perçu comme "un ingénieur brillant, décideur".

Ses faits d’armes

Chez Nissan, Carlos Tavares a notamment joué un rôle clé au début des négociations sur l’instauration de la voiture électrique au Portugal.

"Il a le regard vif et brillant : il est très enthousiaste, il vous transmet beaucoup d'énergie; c'est un visionnaire", commente d’ailleurs Joao Dias, coordinateur national du réseau de chargement des véhicules électriques au Portugal qui avait alors travaillé avec lui.

Une nomination dans la douleur

Reste que la nomination de Carlos Tavares s’est faite dans la douleur. Pressions et conciliabules ont, en effet, encadré la succession de Patrick Pélata.

L'Etat détient 15 % du capital de Renault et a profité de l’épisode des cadres de Renault accusés à tort d'espionnage industriel pour reprendre la main chez Renault. Le Monde révélait ainsi, il y a quelques jours, que l’essayiste et avocat Nicolas Baverez, en mission au siège de Renault, était "vraisemblablement mandaté pour renouer les fils, plutôt distendus, avec les pouvoirs publics".

Enfin, preuve que l’Etat a "contrôlé" cette nomination : samedi, Carlos Ghosn, a été "reçu" par le président de la République Nicolas Sarkozy, et a reçu pour consigne de s'impliquer plus directement dans la gestion quotidienne de Renault…