Le n° 2 de Renault quitte son poste

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avec agences et le service économie d'Europe 1 , modifié à
Patrick Pélata démissionne suite à la fausse affaire d'espionnage. 3 autres cadres sont débarqués.

Un conseil d’administration extraordinaire a eu lieu lundi au siège de Renault, destiné à tirer les leçons de la fausse affaire d'espionnage, qui a conduit à licencier brutalement trois cadres de la société, accusés de corruption. Sur la table, les conclusions d'un audit visant à déterminer les erreurs de gestion et les responsabilités de chacun dans cette affaire. Conséquence directe : les têtes ont commencé à tomber.

Premier sur la liste : le numéro 2 de Renault, Patrick Pélata, qui a présenté sa démission de son poste de directeur général. Il devrait rester toutefois dans le groupe Renault, le temps de trouver un point de chute. Carlos Ghosn, le patron de Renault, avait refusé une première fois la démission de son bras droit.

Trois autres cadres dirigeants ont été débarqués : Christian Husson, le directeur juridique de Renault, Rémi Pagnie, le directeur de la sécurité et Jean-Yves Coudriou, le patron des cadres. Ils vont quitter le groupe. Enfin, trois personnes supplémentaires, des dirigeants de Renault ont, eux, été relevés de leurs fonctions en attendant que leur sort soit définitivement tranché.

Le gouvernement "prend acte" des décisions

Dans un communiqué commun, les ministres de l'Economie et de l'Industrie, Christine Lagarde et Eric Besson, ont affirmé lundi "qu'ils prennent acte" des décisions de Renault. "Le départ de certains hauts dirigeants de leurs fonctions et une large réorganisation de la gouvernance du groupe correspondent à la mise en oeuvre par le conseil d'administration des orientations de méthode données par les ministres", écrivent-ils. L'Etat est le premier actionnaire du constructeur avec environ 15% du capital.
Les deux ministres soulignent qu'ils "ont prévu de faire avec Carlos Ghosn dans les prochains mois le point sur la stratégie industrielle de nature à renforcer l'alliance Renault-Nissan".

Carlos Ghosn a été épargné mais...

Depuis que l’affaire a éclaté, aucune tête n'était tombée à la direction de Renault. Carlos Ghosn avait reconnu à la mi-mars que le groupe s'était trompé sans en tirer les conséquences. Interrogé sur une possible démission de Carlos Ghosn, le ministre Eric Besson avait répondu, à l'issue d'une réunion à Bercy sur les prix de l'énergie : "ce n'est pas, je crois, ce que l'audit recommande."

La question du débarquement de Carlos Ghosn, qui a su se rendre indispensable dans la bonne marche de la fusion entre Renault et Nissan, semble, en fait, ne jamais s'être posée. Au grand dam des syndicats. "On est pour le moins dubitatif quant au fait qu’il soit complètement écarté de toutes responsabilités", a réagi sur Europe 1 Fabien Gache, délégué CGT. L'image du PDG de Renault est sans doute durablement ternie. D'autant qu'en faisant débarquer Patrick Pélata, son "fusible" qui l'accompagnait depuis trente ans, il semble aujourd’hui plus seul que jamais.