Pacte de responsabilité : "il faut passer aux actes", pour le patron de Michelin

  • Copié
www.boursier.com , modifié à
Jean-Dominique Senard estime que "l'intention est extrêmement positive", mais que ce pacte, qui prévoit une baisse des charges des entreprises, doit être mise en oeuvre très vite...

Pour Jean-Dominique Senard, gérant de Michelin, la mise en oeuvre du pacte de responsabilité est une urgence. Le dirigeant estime que "l'intention est extrêmement positive", mais que ce pacte, qui prévoit une baisse des charges des entreprises, doit être mise en oeuvre très vite. "Maintenant, il faut passer rapidement aux actes. Il y a même une certaine urgence à agir", prévient le patron du groupe de pneumatiques, qui a publié ce matin des résultats annuels meilleurs que prévu, malgré des effets de changes négatifs. Dans un entretien publié par 'Le Figaro' du jour, Jean-Dominique Senard précise aussi que chez Michelin, "aujourd'hui, il n'y a aucun projet" de fermeture d'usine après celle, en cours, de Joué-lès-Tours, "même s'il est impossible de dire jamais (...) Nous devons faire oeuvre de volontarisme, afin de maintenir une industrie en France", poursuit le dirigeant, soulignant que Michelin a annoncé 800 millions d'euros d'investissement dans l'hexagone d'ici à 2019, "un signe fort que nous sommes attentifs à notre ancrage en France". "Vous allez être punis" Au lendemain de la sortie remarquée de Pierre Gattaz, le patron du Medef, refusant de lier le pacte de responsabilité à des contreparties, Jean-Dominique Senard se montre prudent. Pour lui, "si les pouvoirs publics avancent dans un certain nombre de domaines, on imagine bien que les entreprises vont participer à ces progrès". En revanche, "si les contreparties deviennent normées, avec des commissions, des contrôles et des administrations pléthoriques, cela n'a plus grand sens. Il ne faut plus imposer de contraintes supplémentaires aux entreprises", estime-t-il.  De son côté, Pierre Gattaz s'est indigné hier contre le volet contreparties du pacte lors d'une rencontre avec des journalistes à Washington : "quand j'entends parler de contrepartie dans ce pacte, j'entends aussi des gens qui me disent : on va vous contraindre, on va vous obliger, on va vous mettre des pénalités si vous ne le faites pas, vous allez être punis", a-t-il déploré. Enfin, alors que la Cour des Comptes doute, dans son rapport annuel publié hier, de la capacité de l'exécutif à réduire le déficit public, Jean-Dominique Senard estime qu'on "ne peut pas imaginer d'avancées sans auparavant faire des économies substantielles sur le déficit public (...) Aujourd'hui, la question de la dépense publique est centrale. Cela veut dire des efforts, mais je crois que le pays est prêt à les accepter pour peu qu'il perçoive les enjeux et le terme des efforts. C'est comme cela qu'on rétablit la confiance".