La crise du logement inquiète (aussi) les entreprises

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40% des entreprises la considèrent comme un problème majeur selon une étude du Credoc.

Mois après mois, le constat est le même : le marché de l’immobilier se crispe en raison de conditions de crédit toujours plus difficiles et de prix bloqués en altitude. Mais si la crise du logement est une préoccupation centrale des ménages, elle commence aussi à inquiéter les entreprises.

Un marché immobilier toujours bloqué

La Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) a fait ses comptes mercredi : "la baisse des transactions au premier trimestre va vraisemblablement entraîner une chute de 15% à 20% en 2012 mais il est exclu qu'il y ait une diminution des prix supérieure à 5%".

Résultat, "s'il n'y a pas de nouvelles mesures prises par le nouveau gouvernement, après les élections législatives, on risque des conséquences graves et de voir la crise du logement se transformer en crise de l'immobilier", a prévenu le président de la Fnaim René Pallincourt.

Le problème des employés devient celui de leurs patrons

Si les ménages ressentent depuis longtemps les effets de cette crise du logement, les entreprises commencent aussi à s’en inquiéter. "Ces difficultés commencent à retentir sur la bonne marche des entreprises", confirme une étude du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc).

"Un établissement sur quatre signale que les problèmes de logement des salariés compliquent le recrutement, un sur cinq évoque des freins à la mobilité interne", précise-t-il. "Au total, 40% des établissements sont affectés par les difficultés de logement de leurs salariés. Les entreprises situées dans les zones en tension (région parisienne et Paca) et les grands établissements sont les plus touchés par le phénomène", ajoute le Crédoc.

Les grandes firmes premières concernées

Si les entreprises commencent à se saisir du problème, c’est parce les personnes qu’elles souhaitent engager ne sont pas prêtes à changer d’emploi à n’importe quel prix. "La mobilité professionnelle est ralentie car les ménages hésitent à déménager pour éviter une hausse de leurs dépenses de logement (frais d’agence et de mutation, nouveau logement trop cher, etc.)", alerte l’étude du Crédoc.

Et le Crédoc d’ajouter "que sept grandes entreprises sur dix sont situées dans de grandes agglomérations. Ces deux caractéristiques expliquent que 43 % des grandes entreprises signalent des salariés en prise avec des problèmes de logement et 55 % déplorent que certains de leurs salariés supportent des temps de trajet trop longs".

Parmi les différentes catégories d’employés, les dirigeants d’entreprise identifient trois populations particulièrement impactées : "les jeunes salariés (82 %), les intérimaires, les travailleurs saisonniers (57 %) ainsi que les familles monoparentales (56 %)".