La Cour des comptes préconise la rigueur

Didier Migaud, président de la Cour des comptes, appelle à prendre des "décisions difficiles".
Didier Migaud, président de la Cour des comptes, appelle à prendre des "décisions difficiles". © MAX PPP
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avec AFP
Dans son rapport annuel, l’institution appelle à prendre des "décisions très difficiles".

Le message s’adresse "à tous", a insisté la Cour des comptes, visant à la fois le gouvernement sortant et celui qui lui succèdera au printemps. Dans leur dernier rapport, les "sages de la rue Cambon" appellent à un effort accru pour redresser les finances de la France. Car pour atteindre l’équilibre budgétaire, "la plus grande partie du chemin restera à parcourir en 2013 et 214". Didier Migaud, président de la Cour des comptes, appelle tous les candidats à l’Elysée à proposer "dès maintenant un programme détaillé, crédible, fondé sur des hypothèses réalistes".

Didier Migaud  salue l’effort "encourageant" de réduction du déficit engagé en 2011, qui représente 0,5% du PIB. "Mais il aurait fallu le double", estime-t-il, affirmant qu’à ce rythme, le retour à l’équilibre, prévu pour 2016, prendrait dix ans. Si l’institution préconise plus d’effort, elle critique cependant la "succession" anxiogène de plans d’austérité.

Un plan dès avril

Car la réduction du déficit doit, pour la Cour des comptes, s’accompagner d’une préservation de la croissance. "Or, elle pourrait être affectée par une succession de plans de redressement décidés au fur et à mesure des révisions à la baisse de la croissance", note le rapport. Et la Cour des comptes d’appeler la France à présenter, en avril, un plan pluriannuel très détaillé, "ce qui n’interdira pas au gouvernement issu des élections de modifier la nature des mesures".

Ce plan prévoirait des "décisions très difficiles, allant très au-delà de ce qui a été arrêté à ce jour". Il s’agirait par exemple de prolonger après 2012 le gel de la valeur du point de la fonction publique, ou de désindexer, de façon temporaire, les prestations sociales par rapport à l’inflation.

Les niches fiscales sont aussi dans son viseur : la Cour des comptes préconise de les diminuer de 15 milliards d’euros, contre 10 milliards dans une précédente recommandation, d’ici à 2014. Pour l’instant, selon la Cour, les mesures déjà adoptées n’aboutissent qu’à une diminution de 5 milliards d’euros à l’horizon 2013.