L'Europe perd patience avec la Grèce

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www.boursier.com , modifié à
Alors qu'Athènes continue de jouer la montre...

La zone Euro perd patience avec la Grèce, qui, depuis le début de la crise de la dette en 2010, traîne des pieds pour mettre en oeuvre les réformes exigées en échange de l'aide financière de l'Europe et du FMI. Hier soir, à l'issue d'une réunion cruciale de l'Eurogroupe, les partenaires de la Grèce ont finalement refusé d'accorder une aide supplémentaire au pays, avant qu'il s'engage fermement à tenir ses promesses en matière de réduction de sa dette. Ce nouveau contretemps dans ces négociations marathon pèse ce vendredi sur l'Euro et l'ensemble des marchés boursiers en repli de plus de 1% en moyenne... Certes, hier, les trois principaux partis politiques grecs se sont enfin accordés sur un nouveau plan d'austérité, censé ramener la dette publique à 120% du PIB d'ci à 2020. Mais les ministres des Finances de la zone Euro (l'Eurogroupe), réunis à Bruxelles, ont jugé cet accord 'pas assez solide' pour permettre de débloquer le deuxième plan d'aide de 130 MdsE à Athènes. Le patron de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker a ainsi évoqué des "échanges vifs", et a lancé un ultimatum à la Grèce, assorti de trois exigences. En premier lieu, Athènes devra s'engager à 325 Millions d'Euros d'économies supplémentaires avant mercredi prochain, date fixée pour une nouvelle réunion de l'Eurogroupe. En 2ème lieu, la zone Euro exige des trois partis de la coalition au pouvoir en Grèce qu'ils apportent des garanties écrites sur leur soutien au plan de rigueur. Enfin, avant toute nouvelle aide, le parlement grec devra adopter dimanche le plan de rigueur sur lequel les partis politiques et la troïka se sont accordés hier... Jean-Claude Juncker a insisté sur la nécessité pour Athènes, au-delà des promesses, de mettre en oeuvre les réformes promises : "Nous voulons de fortes garanties politiques (et) des engagements réels" sur les réformes qui sont menées, a-t-il prévenu ! Hier à l'issue de la réunion de l'Eurogroupe, le ministre grec des Finances, le socialiste Evangélos Vénizélos, a reconnu que "de nombreux pays européens ont trouvé des lacunes" dans le plan de rigueur qui leur a été présenté. Ainsi, le chef des conservateurs grecs, Antonis Samaras, n'a toujours pas signé l'intégralité des mesures prévues à l'origine, en particulier les 325 ME de coupes budgétaires réclamées par l'Eurogroupe que ce dernier considère comme "humiliantes"... Et à Athènes, le ministre adjoint du travail a dénoncé l'accord politique, quelques heures à peine après sa signature.