Grève à Pôle emploi en Corse

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avec Jean-Sébastien Soldaïni
Les syndicats déposé un préavis pour jeudi après la tentative de suicide d'un cadre.

Il avait tracé avec son sang "Harcèlement", "Discrimination", sur un mur des toilettes de la direction régionale de Pôle emploi à Ajaccio. Un cadre de 55 ans a tenté de mettre fin à ses jours mardi sur les lieux de son travail. Découvert par ses collègues alors qu'il perdait son sang et hospitalisé en urgence, l'homme, qualifié de "très bon professionnel" par ses collègues comme par sa direction, a regagné son domicile mardi après-midi. Toutes les agences de Pôle emploi de Corse ont ensuite fermé et un soutien psychologique aux personnels mis en place.

Dégradation des conditions de travail

Les syndicats dénoncent depuis plusieurs mois la dégradation des conditions de travail depuis la fusion ANPE-Assedic, et en Corse le "harcèlement" et le "mépris" de plusieurs cadres venus du continent envers les collaborateurs insulaires. Le Syndicat des travailleurs corses et Force ouvrière ont accusé dans un communiqué commun la direction de "retourner tous les faits contre les agents, les désarçonner, les pousser à la faute". Les syndicats de Pôle emploi en Corse ont déposé un préavis de grève pour jeudi.

Une enquête de Pôle emploi et de l'inspection du travail a été déclenchée, a indiqué la directrice régionale de Pôle emploi, Marie-Christine Dubroca-Cortesi. Le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) se réunira jeudi.

"Compteur macabre"

Le président UMP de l'Assemblée de Corse, Camille de Rocca Serra, et celui du conseil exécutif territorial, Ange Santini (UMP), ont exprimé "émotion" et "inquiétudes" dans un communiqué commun. Faisant taire leurs rivalités pour s'entendre sur un texte commun, les neuf syndicats de Pôle emploi à Paris ont demandé "des mesures immédiates" et "une remise en cause de l'organisation du travail" en dénonçant le "compteur macabre" de Pôle emploi.