Assurances : ce qui pourrait changer

Le projet de loi sur la consommation présenté jeudi par le Benoit Hamon prévoit de modifier le fonctionnement des contrats d'assurance auto et habitation.
Le projet de loi sur la consommation présenté jeudi par le Benoit Hamon prévoit de modifier le fonctionnement des contrats d'assurance auto et habitation. © MAXPPP
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avec Jean-Sébastien Soldaïni , modifié à
Benoît Hamon présente jeudi un plan pour faire baisser les prix des contrats. Efficace ?

La mesure. Benoît Hamon veut renforcer la protection des consommateurs. Outre la création des "Class action" et un meilleur encadrement du e-commerce, le projet de loi sur la consommation présenté jeudi par le ministre prévoit également de modifier le fonctionnement des contrats d'assurance auto et habitation. Ceux-ci pourront, si la loi passe, être résiliés à tout moment, alors qu'aujourd'hui, ils ne peuvent l'être qu'une fois par an, à la date anniversaire.

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Objectif N.1 : éviter les "pièges" des reconductions tacites. L'objectif est notamment d'éviter l'abus de reconductions tacites. Les assurés ont en effet parfois l'impression d'être un peu pris au piège, lorsque leurs contrats sont reconduits automatiquement pour un an. "Comme j'ai tardé après avoir reçu mon échéancier, j'ai été obligé de patienter encore huit mois. Ca s'est joué à 40 jours. Je suis bloqué, c'est très dommageable de ne pas pouvoir faire jouer la concurrence", témoigne ainsi Stéphane, au micro d'Europe1, qui voulait changer d'assurance voiture pour économiser "100 euros par an".

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Objectif N.2 : faire baisser les prix L'idée, c'est d'ailleurs de faire baisser les prix en favorisant la concurrence. Sur les trois dernières années, en effet, les polices d'assurance ont en moyenne augmenté trois fois plus vite que l'inflation. En permettant aux clients de changer d'assureur quand ils le veulent, le gouvernement espère leur faire économiser jusqu'à 220 euros par an.

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Une mesure contreproductive? "Si jamais on autorise ce genre de pratique, comme un assureur ne sait pas si le client va s'en aller au bout de trois mois, on va lui faire payer un tarif plus élevé. Et ceux qui n'ont aucune intention de s'en aller vont payer un tarif plus élevé, c'est automatique", prédit sur Europe1 Bernard Spitz, le président de la Fédération française des sociétés d'assurances. "Ce système ne peut qu'augmenter les fraudes, les désordres et surtout les cas de non-assurance. Voilà pourquoi cette mesure n'est pas bonne", tranche le patron des assureurs.

"Le risque c'est effectivement de voir les prix augmenter. Pas sûr que ça ne soit une réelle avancée fondamentale pour le consommateur, d'autant que la concurrence joue déjà dans ce secteur", estime également au micro d'Europe1 Lionel Maugain, journaliste au mensuel "60 millions de consommateurs" spécialistes des banques et assurance.