Quand Julien Doré évoque son interprétation de "La Corrida"... dans les arènes de Nîmes

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Aurélie Dupuy , modifié à
Quelques mois après son concert dans l'amphithéâtre romain, le chanteur est revenu sur ce moment très particulier. Un moyen selon lui de "réveiller" les consciences.
INTERVIEW

Après de multiples dates dans toute la France et en Belgique, Julien Doré va clore la tournée de son album "&" à Paris Bercy le 20 décembre. Avant cette date symbolique, le chanteur était l'invité d'Isabelle Morizet pour l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie. En avant-première, nous vous dévoilons le moment où le chanteur évoque son passage aux Arènes de Nîmes, sa ville d'enfance. Dans cet antre de la tauromachie cet été, avec courage ou par provocation, l'enfant du pays a chanté La Corrida, plaidoyer contre la tauromachie sous les bravos et les sifflets. Julien Doré explique ce choix audacieux au micro d'Europe 1.

Cabrel lui donne envie de faire de la musique. Le chanteur refuse d'abord une réelle préméditation : "Je fonctionne avec l'instant", assure-t-il. Tout au plus, l'artiste admet que la veille, il avait gratté quelques accords de la chanson sur sa guitare. "Ce qui était très particulier, c'est que je venais de vivre la quasi-totalité de mon concert. Personne ne savait vraiment ce que j'allais faire même mes propres musiciens." Le chanteur remonte sur scène, se fait apporter sa guitare et se met à parler : "Il y a de nombreuses années, je passais devant ces arènes-là tous les jours, je rêvais un jour de me dire que peut-être un jour, j'y jouerai. Et à l'époque, il y a un artiste qui m'a donné envie de faire de la musique, c'est Francis Cabrel", explique-t-il alors au public. A l'époque, il ajoute même que ça aurait pu paraître plus à la mode de citer Bowie ou Bashung, mais le fait est que celui qui lui a donné envie de se lancer était Francis Cabrel.

Entendu sur europe1 :
Si on a peur de réveiller chez l’autre quelque chose, il faut immédiatement changer de métier.

"On est tellement dans une obsession de plaire." Après quoi, il se lance, plaque un premier accord. Pas n'importe lequel, celui de La Corrida. Des clameurs s'élèvent néanmoins parmi les 10.000 spectateurs. Des sifflets et invectives qui n'ont pas arrêté sa prestation au message limpide. "A aucun moment, je ne joue à faire le malin et à provoquer les choses", explique avec recul le chanteur sensible à la cause animale. "Je pense que si on a peur de réveiller chez l’autre quelque chose, il faut immédiatement changer de métier. On est tellement dans une obsession de plaire, on est obsédé par ça. Il ne faut surtout pas montrer la détestation, ne surtout pas réveiller chez l'autre un sentiment de colère", lance-t-il, haussant un peu le ton. "Mais c'est la définition exacte de ce pourquoi je me bats. C'est comme ça qu'on réveille les âmes et surtout qu'on les tient éveillés."