Yann Queffélec a fait des débuts fracassants en littérature. En 1985 pour son deuxième roman, Les noces barbares, il reçoit le prix Goncourt à l'âge de 36 ans. Dans Naissance d'un Goncourt, il relate la relation particulière entretenue avec son éditrice, Françoise Verny, morte en 2004, qui l'avait découverte quelques années avant qu'il ne reçoive la prestigieuse distinction.
"Toi chéri, tu as une gueule d'écrivain". "Ce livre est une déclaration d'amour à Françoise Verny", confie Yann Queffélec chez Laurence Boccolini mardi. "Elle était à la fois une femme complètement dingue et totalement inspirée". Dans Naissance d'un Goncourt, il explique notamment comment il a rencontré l'éditrice, au cours d'un épisode totalement surréaliste. "J'étais sur un quai à Belle-Île-en-Mer, je me croyais parti pour un tour du monde, lorsqu'elle se jette sur moi pour me dire : 'toi chéri, tu as une gueule d'écrivain'", décrit l'écrivain au micro d'Europe 1. "Je n'ai jamais su ce qu'elle faisait sur ce quai, ni pourquoi elle m'avait dit ça. Mais c'est un peu comme ça que tout a commencé entre elle et moi."
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"Il n'y a plus de personnage comme ça". Suivront neuf années d'amitié fantastique entre l'éditrice et Yann Queffélec, dont l'apothéose sera donc l'obtention du Goncourt en 1985. "Il n'y a pas de carrière d'écrivain si le destin n'est pas là. (...) C'est aussi ce que je célèbre dans ce livre : la présence du destin dans la vie d'un homme", indique l'auteur du Dictionnaire amoureux de la Bretagne.
La "papesse de l'édition", comme on la surnommait, a été une figure de Grasset de 1964 à 1982, avant de partir chez Gallimard, puis Flammarion, avant un retour chez Grasset en 1995. "Il n'y a plus de personnage comme ça", déplore Yann Queffélec.