L'auteur japonais de bande dessinée Jiro Taniguchi est mort

Jiro Taniguchi
Jiro Taniguchi est un illustre auteur de BD japonaise, primé notamment au festival d'Angoulême. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP
Jiro Taniguchi, illustre auteur de bandes dessinées japonaises, est décédé samedi à 69 ans des suites de soins médicaux difficiles, selon ses proches.

Jiro Taniguchi, un des maîtres de la bande dessinée japonaise, auteur notamment de Quartier lointain, est décédé samedi à Tokyo à l'âge de 69 ans, a annoncé Casterman, son éditeur en France. Révélé à la fin des années 1980 avec Au temps de Botchan puis une dizaine d'années plus tard avec Le Gourmet Solitaire, Jiro Taniguchi suivait des soins médicaux difficiles ces dernières semaines, selon son entourage. Rendu célèbre pour d'autres œuvres comme L'Homme qui marche, ce maître du manga promenait le lecteur dans l'intimité des quartiers japonais et dans des histoires humaines et apaisantes, non sans rappeler le cinéma de son compatriote Yasujiro Ozu.

Primé à Angoulême, des millions d'exemplaires vendus. Celui dont les influences graphiques étaient plutôt européennes, en la personne par exemple de Jean Giraud (Moebius) avec lequel il publia Icare, a séduit de nombreux lecteurs dans le monde et notamment en France. En 2015, le festival d'Angoulême lui avait rendu hommage avec une large rétrospective. À ce moment-là, l'ensemble de ses titres publiés en français par les éditions Casterman s'étaient vendus à plus d'un million d'exemplaires, selon Casterman. Douze ans auparavant, il s'était vu décerner le prix du meilleur scénario à Angoulême, pour le premier tome de Quartier lointain. Véritable passeur entre le manga et la bande dessinée occidentale, il a bâti une oeuvre foisonnante et humaniste dont la variété de tons et de genres est exceptionnelle.

"Les lecteurs m'ont incité à continuer". Né en août 1947 à Tottori, au Japon, dans une famille très modeste, Jiro Taniguchi a débuté dans la BD en 1970 avec Un été desséché. Très marqué par le tsunami meurtrier et l'accident nucléaire de Fukushima survenus en 2011, il avait confié à l'AFP, dans un petit atelier de Tokyo au milieu d'un monceau de livres, avoir failli renoncer à son métier, ne voyant plus au milieu d'un tel désastre quelle pouvait être l'utilité de son métier. "Ce sont les lecteurs, des Français notamment, qui m'ont incité à continuer", assurait-il alors. Jirô Taniguchi avait reçu en 2011 les insignes de Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres.