Écriture inclusive : l'Académie française dénonce "un péril mortel"

"Devant cette aberration 'inclusive', la langue française se trouve désormais en péril mortel", estime l'Académie française.
"Devant cette aberration 'inclusive', la langue française se trouve désormais en péril mortel", estime l'Académie française. © Lionel BONAVENTURE/AFP
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avec AFP
L'usage de l'écriture inclusive, destinée à lutter contre les stéréotypes entre femmes et hommes, risque d'aboutir à une confusion de la langue, selon l'Académie. 

L'Académie française ne supporte pas l'écriture dite "inclusive", destinée à mettre sur un pied d'égalité les femmes et les hommes, y voyant un "péril mortel" pour la langue française. "Devant cette aberration 'inclusive', la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd'hui comptable devant les générations futures", a affirmé l'Académie dans une "solennelle mise en garde" adoptée jeudi à l'unanimité de ses membres.

Le risque d'une langue "désunie et disparate dans son expression". L'écriture inclusive est un outil destiné à lutter contre les stéréotypes liés aux sexes et les inégalités entre les femmes et les hommes. Son caractère le plus visible est l'accord des noms et des adjectifs au féminin et au masculin lorsque c'est possible. Mais, selon l'Académie française, cette forme d'écriture "aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l'illisibilité".

"Comment grandir avec notre patrimoine écrit ?". "On voit mal quel est l'objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d'écriture, de lecture, visuelle ou à voix haute, et de prononciation", poursuivent les Académiciens dans leur communiqué. "Il est déjà difficile d'acquérir une langue, qu'en sera-t-il si l'usage y ajoute des formes secondes et altérées? Comment les générations à venir pourront-elles grandir en intimité avec notre patrimoine écrit ?", s'interroge l'Académie.

275 millions de francophones dans le monde. Les "promesses" de la francophonie "seront anéanties si la langue française s'empêche elle-même par ce redoublement de complexité, au bénéfice d'autres langues qui en tireront profit pour prévaloir sur la planète", s'insurge l'institution créée par Richelieu en 1635. Selon l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), on compte quelque 275 millions de francophones dans le monde. D'ici 2050 le nombre de francophones devrait approcher les 700 millions, majoritairement en Afrique.