"Call of Duty", un championnat du monde qui se prépare

  • Copié
Pierre Herbulot et B.B , modifié à
Clément, champion de France en titre, raconte ses entraînements quotidiens. Objectif « : travailler sur ses lacunes ».

C'est un tournoi un peu surprenant qui va se dérouler ce week-end au Zénith de Paris : le championnat du monde de "Call of Duty", célèbre jeu vidéo vendu à plus de 200 millions d'exemplaires dans le monde. Et suivre en direct ce type de compétition fait fureur chez les jeunes.  A tel point, qu'ils sont 60.000 à s'être préinscrit pour la regarder sur internet. Ils seront 6.000 dans la salle pour admirer les meilleurs "gamers" de chaque pays.

Ils sont désormais salariés comme tout le monde. Comme le poker, ces champions de jeux vidéo vivent de leur passion. Ils ont des sponsors et auront même désormais un statut reconnu. Le Sénat vient d'adopter un amendement du projet de loi numérique qui leur permet d'obtenir un contrat de travail, un CDD qui peut aller jusqu'à cinq ans. Europe 1 a rencontré Clément, champion de France en titre.

"Il faut toujours se remettre en question". Un maillot noir avec une bande orangée : Clément, 20 ans, porte fièrement les couleurs de son club. Il n'est pas footballeur, mais joueur professionnel de Jeux-vidéo. Ça fait 7 ans qu'il joue à "Call Of Duty" avec la Team Vitality. Un entrainement quotidien de 5 à 7 heures, parfois tous les jours de la semaine.

"C’est vraiment pour travailler sur nos lacunes. Il faut toujours se remettre en question. Il y a des choses que l’on fait mal en équipe, donc on essaye toujours de se demander ce qui pourrait être bien car c’est vraiment très stratégique. Mais cela reste quand même du plaisir pour nous !"

Un salaire mensuel entre 1.500 et 5.000 euros. Pour décompresser Clément et ses coéquipiers passent plusieurs heures par jour à la salle de sport. Ils ont un nutritionniste et un coach mental. Tout est coordonné par Fabien alias Néo 23 ans, entraineur et directeur sportif de l'équipe. Il attendait depuis longtemps que l'Etat reconnaisse leur profession. "Pouvoir salarier ses joueurs, avoir une convention de travail, cotiser etc. tout cela fait que c’est plus sécurisant pour eux. Cela enlève un petit peu le côté précaire de la discipline. Et cela nous offre une légitimité vis-à-vis des partenaires, des marques. C’est une consécration !"

Aujourd'hui ils sont auto-entrepreneur, mais d'ici la fin de l'année tous pourront signer un CDD. Mais au fait ça gagne combien un joueur de Jeux-Vidéo ? Entre 1.500 et 5.000 euros par mois.