Mercredi 18 mai, la maison d’enchères Sotheby’s met en vente un ensemble de documents de travail signés de la main de Maximilien Robespierre, pendant la Terreur, de janvier 1792 à sa mort, en juillet 1794.
Ces 113 pages de brouillons, annotées et corrigées par le célèbre révolutionnaire né à Arras en 1758, sont estimées entre 200.000 et 300.000 euros. Il s’agit de témoignages historiques de grande importance, conservés par les descendants de Philippe Le Bas, ami fidèle de Robespierre.
On peut notamment y découvrir une amorce du Discours des Jacobins sur la guerre, ainsi que du discours du 8 Thermidor, prononcé à la veille de sa mort, le 26 juillet 1794. Une lettre sur la vertu et le bonheur termine cette série de documents.
Ils pourraient quitter la France
Ces documents précieux manquent aux collections de manuscrits des Archives nationales et de la Bibliothèque nationale de France. C’est pourquoi leur acquisition par des fonds privés étrangers, ou par une bibliothèque hors de France, représenterait une grande perte pour notre héritage historique.
Afin de conserver ces documents en France, une décision politique pourrait intervenir, au niveau du ministère de la Culture, qui a le droit de préempter une oeuvre vendue aux enchères. L’autre solution serait qu’une institution culturelle de renom en fasse l’acquisition. L’objectif serait que ces documents restent consultables gratuitement par tout un chacun.
"Impensable" qu’ils quittent la France
Le PCF a appelé lundi à ce que ces manuscrits soient conservés dans une institution nationale française. Le parti de Pierre Laurent estime qu’il serait « impensable » que ces documents de travail quittent la France au risque d'être dispersés". Il exige donc un geste de la part du ministère de la Culture, pour que ces archives soient "conservées et rendues accessibles au public et aux chercheurs".