Il fallait sauver les mutins de Knysna

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EQUIPE DE FRANCE - Une note interne de la FFF détaillait des stratégies pour atténuer les peines.

Les fantômes sont toujours là. Un an et demi après, Knysna et la grève de l'entraînement menée par les joueurs de l'équipe de France lors de la Coupe du monde 2010 s'invitent à nouveau dans l'actualité. Et c'est le quotidien sportif L'Equipe, qui avait mis le feu aux poudres avec sa Une sur les insultes de Nicolas Anelka à l'encontre de Raymond Domenech, qui rallume la mèche dans son édition de mercredi.

En vedette : une note interne de la Fédération français de foot (FFF) en date du 19 août 2010 détaillant les mesures à prendre afin de réduire l'effet des suspensions de Jérémy Toulalan, Franck Ribéry et Patrice Evra, et ainsi pouvoir les aligner lors des matches de qualification à l'Euro 2012. Son auteur : Marino Faccioli, directeur administratif de l'équipe de France, arrivé en même temps que Laurent Blanc au sein de la Fédération et proche collaborateur du sélectionneur.

Trois types de stratégie

Cette note, adressée au président de la FFF de l'époque, Fernand Duchaussoy, et à Jacques Lambert, alors directeur général, présente trois façons de pallier les suspensions prononcées à l'encontre de trois joueurs sélectionnables : Patrice Evra (cinq matches de suspension), Franck Ribéry (trois) et Jérémy Toulalan (un).

La première fait référence à des arguments juridiques (appel suspensif, confusion des peines, identité juridique de la commission "spéciale" de la FFF qui a prononcé le jugement). La seconde préconise une communication renforcée (communiqué de personnalités extérieures à la FFF, mea-culpa des joueurs). Enfin, la troisième évoque le meilleur calendrier à suivre pour faire appel.

Une note restée lettre morte

Ce document montre que Laurent Blanc a tout fait pour récupérer au plus vite tous les joueurs qu'il souhaitait. Ce dont on n'a jamais vraiment douté. Sa décision de ne sélectionner aucun joueur présent à la Coupe du monde pour son premier match en Norvège révélait sa volonté de solder les comptes, à moindre risque, puisque le match était amical.  Et, par la suite, il a toujours dit que le bien de l'équipe de France devait passer avant les griefs du passé.

Alors, une tempête dans un verre d'eau ? Peut-être. Car finalement, ces demandes n'ont guère été suivies d'effet. Toulalan n'a jamais été rappelé en équipe de France. Evra et Ribéry n'ont retrouvé les Bleus qu'en mars 2011. Et la France s'est qualifiée pour l'Euro 2012 sans en passer pour les barrages. C'est peut-être ça le plus surprenant dans cette histoire : que Blanc ait mis autant d'énergie à récupérer des joueurs peut-être pas si indispensables...