Le "candidat" Sarkozy déjà en campagne?

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avec agences , modifié à
L'équipe de François Hollande exige une enquête de la Commission des comptes de campagne.

Le Parti socialiste dénonce le financement par l'Etat des derniers déplacements en date de Nicolas Sarkozy. Lorsqu'il se rend devant les maires ou sur un site nucléaire par exemple, les socialistes estiment que c'est plus en tant que futur candidat à l'élection présidentielle que comme président de la République.

Le mandataire de la campagne de François Hollande, Daniel Vaillant, et le président de la commission de contrôle financier du PS, Pascal Terrasse, ont donc saisi mercredi la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) pour enquêter.

"Actes de propagande"

Le déplacement de Nicolas Sarkosy à Tricastin dans la Drôme la semaine dernière notamment ne passe pas auprès des deux députés socialistes. Ces derniers demandent au président de la CNCCFP, François Logerot, "s'il est légitime que les frais engagés par le président de la République lors de déplacements qui relèvent d'actes de propagande soient assumés par le contribuable, et s'ils doivent ou non entrer dans le cadre des comptes de campagne".

Selon eux, "depuis plusieurs semaines, le président de la République multiplie les déplacements en province, dont le choix des thèmes et l'organisation indiquent qu'il est d'ores et déjà candidat à sa propre succession, et que ces déplacements réguliers relèvent d'actes de propagande".

A l'occasion de ce déplacement à Tricastin, "a par ailleurs été organisé le déplacement de nombreux militants du parti politique dont il est issu, sans que toute transparence ait été faite sur l'origine des fonds", accusent-ils. "Les frais engagés lors de ce déplacement qui s'inscrit dans le cadre de la campagne présidentielle n'ont pas été intégrés aux comptes de campagne de Nicolas Sarkozy", affirment les deux lieutenants de François Hollande.

Code électoral

"Nous estimons que la démarche de Nicolas Sarkozy ne relève pas de ses fonctions de président de la République mais de celles de candidat à sa propre succession", soulignent les deux députés dans un courrier adressé à François Logerot. "Le président de la République se sert de l'argent des contribuables pour financer sa stratégie de communication, et ce sans que les frais engagés ne soient par ailleurs intégrés à ses comptes de campagne", conformément au code électoral, ajoutent-ils.

Le compte de campagne retrace l'ensemble des recettes perçues et des dépenses engagées ou effectuées par un candidat au cours de l'année précédant le premier jour de l'élection et jusqu'au dépôt de ce compte auprès de la CNCCFP.

"Outre un détournement des fonds publics et du pouvoir conféré par son statut présidentiel, la démarche de Nicolas Sarkozy paraît constituer une infraction à la législation électorale", soulignent les deux responsables socialistes.

Un argument rejeté à droite

Interrogé sur France Info à ce sujet, Patrick Ollier, ministre des relations avec le Parlement, a répliqué que c'est "une fausse polémique : "une campagne électorale commence quand le candidat dit qu'il est candidat".

Au final, ce sera pourtant à la Commission nationale des comptes de campagne de déterminer si Nicolas Sarkozy a bien respecté les règles du jeu.