Procès d’Éric Dupond-Moretti : pas de pourvoi en cassation, la décision est définitive, annonce le procureur général

Éric Dupond-Moretti
Procès d’Éric Dupond-Moretti : pas de pourvoi en cassation, la décision est définitive, annonce le procureur général © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP , modifié à
Le procureur général de la Cour de cassation, Rémy Heitz a indiqué lundi matin que le parquet général n'allait pas se pourvoir en cassation dans le cadre du procès de l'actuel garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti. La relaxe du ministre de la Justice devient donc définitive. 

Le procureur général de la Cour de cassation, Rémy Heitz, a annoncé lundi qu'il ne formerait pas de pourvoi contre la relaxe du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti pour prise illégale d'intérêts, rendant cette décision définitive. "Je ne formerai pas en ma qualité de procureur général de pourvoi en cassation contre cette décision de relaxe", a déclaré Remy Heitz sur Franceinfo, estimant qu'il serait compliqué de "remettre en place un tel procès". 

"Il faut aller vers l'apaisement"

Après un procès inédit, la Cour de justice de la République a estimé que le ministre s'était bien placé en situation de conflit d'intérêts en ouvrant des enquêtes administratives contre quatre magistrats qu'il avait critiqués quand il était avocat, mais qu'il ne pouvait être reconnu coupable, faute d'élément "intentionnel". Dans son réquisitoire mi-novembre, Rémy Heitz avait requis une peine "juste et significative" d'un an de prison avec sursis. 

Il a estimé lundi matin qu'il serait compliqué de remettre en place un tel procès. "Il faudrait réunir une nouvelle Cour de justice de la République, ce serait une procédure extrêmement lourde, avec un résultat qui serait au final sûrement aléatoire", a-t-il martelé. "Deuxièmement, je pense qu'il faut aller vers l'apaisement. Il faut passer à autre chose très clairement, le ministre a dit vouloir tourner la page. Ce sont également ces considérations qui l'ont emporté en ce qui me concerne", a-t-il ajouté. 

Sollicité par l'AFP, l'entourage du ministre de la Justice n'a pas souhaité faire de commentaire. Devant la CJR, le garde des Sceaux, resté en poste pendant les dix jours de procès où il s'était défendu bec et ongles, n'a cessé de jurer avoir laissé loin "derrière lui" ses vieux différends avec les magistrats, n'ayant plus qu'un unique but, "réussir son ministère". Le reste, avait-il martelé, "je m'en fous".