UE : Hollande, la posture anti-Cameron

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et Antonin André , modifié à
Il va prononcer son premier discours à Strasbourg. L'occasion de répondre à David Cameron.

Hollande devant les parlementaires européens. A 48 heures d’un Conseil européen crucial, puisqu’il doit adopter le budget pluriannuel de l’Union, François Hollande se rend à Strasbourg mardi. Il prononcera pour la première fois un discours très attendu devant les parlementaires européens, avant d’échanger avec eux. Viendra ensuite une conférence de presse à la mi-journée, aux côtés de Martin Schulz, président du Parlement.

Parlement-strasbourg

La réponse à David Cameron. Et à chaque fois, le nom de David Cameron devrait revenir dans les esprits ou dans la conversation. Car les diplomates européens ont beau ne l'admettre que du bout des lèvres, le Parlement européen offre une tribune idéale à François Hollande pour riposter aux attaques du Premier ministre britannique. David Cameron a multiplié récemment les propos eurosceptiques, avec même la promesse d’organiser avant 2017 un référendum sur le maintien de son pays dans l’Union. Manière de mettre la pression avant les discussions sur le budget. "La différence entre eux et nous, c’est que la France exerce des responsabilités actives, quand Cameron lui en reste à des généralités", s’agace un diplomate français.

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Deux visions de l’Europe. François Hollande va donc défendre une vision de l'Europe qui n'est pas forcément partagée par tous. Il y a d’un côté les pays favorables à la croissance et la solidarité, tels la France et l’Espagne, et ceux partisans de coupes franches dans les dépenses. C’est notamment le cas de l'Allemagne, des Pays-Bas, et bien sûr de la Grande-Bretagne. Et c’est ce dernier cas qui cristallise la rancoeur française. "Les Anglais veulent une Europe minimaliste, limitée à un espace de libre-échange", dénonce un conseiller élyséen. "Le président français défend lui une Europe de projets, dotée d’un budget conséquent." Les discussions qui débuteront jeudi à Bruxelles s'annoncent difficiles.

Le Parlement comme allié.  Dans ce duel franco-anglais, le Parlement européen peut se révéler un puissant allié politique. Pour la première fois de l’histoire communautaire en effet, les eurodéputés auront à se prononcer sur le budget, avec la possibilité de rejeter les comptes arrêtés par les chefs d’Etat. Leur adhésion à la vision du président français pourrait donc peser très lourd à 48 heures du Conseil européen.

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Attendu par les eurodéputés. Le président français est attendu avec impatience par une grande partie des eurodéputés, à l'image de Graham Watson. "Il doit nous montrer qu'il est engagé, qu'il sait ce qu'il veut", espère l'élu britannique.
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