Listes électorales : les mairies se préparent

Dernière ligne droite pour s'inscrire sur les listes électorales...
Dernière ligne droite pour s'inscrire sur les listes électorales... © MaxPPP
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et Yvon Xavier , modifié à
REPORTAGE - L’administration s’organise pour la dernière semaine d'inscription. Exemple à Paris.

Vendredi soir, il sera trop tard pour s’inscrire sur les listes électorales, ou pour prévenir l’administration d’un changement d’adresse. Certains seront donc contraints de regarder les élections législatives et présidentielle de 2012 depuis leur fauteuil, quand d’autres seront obligés de faire parfois plusieurs  centaines de kilomètres pour ne pas grossir le rang des abstentionnistes. A moins que, comme beaucoup, ils ne profitent de cette dernière semaine pour se rendre à leur mairie.

"Il n’est pas responsable, mais il va le devenir"

 

En 2006, avant l’élection qui avait porté Nicolas Sarkozy à l’Elysée, les retardataires avaient été très nombreux. Alors cinq ans plus tard, les mairies ont pris leurs précautions. Ainsi, l’immense salle des fêtes de la mairie du 20e arrondissement de Paris n’est depuis lundi plus dévolue au mariage. Elle accueille désormais une dizaine de bureaux d’inscription, contre les quatre que compte habituellement l’établissement.

Les retardataires sont donc accueillis dans de meilleures conditions. Ainsi Gérard, 62 ans, qui ne s’est jamais inscrit sur les listes électorales jusqu’alors, a été poussé par sa compagne Jacqueline à faire la démarche. "Les gens qui rouspètent et qui ne prennent jamais leurs responsabilités : voilà le thème du sujet", clame-t-elle. "Parce qu’il gueule tout le temps, comme ça il votera pour qui il veut. Il n’est pas responsable, mais il va le devenir". Lui n’a pas encore pris de décision de vote. "Peut-être pour Sarkozy parce qu’il est bien", se contente-t-il de glisser. "Moi, je suis plutôt à gauche, alors vous voyez les scènes de ménagers", rétorque Jacqueline en rigolant.

"On a tout prévu"

Ces bons citoyens tardifs, Lionel Guillard en reçoit de plus en plus chaque jour. "On a tout prévu", assure en souriant le responsable du service des élections de la mairie, qui s'attend à une dernière semaine bien chargée. "Je crois que les administrés apprécient, parce que même si ce sont eux les fautifs, puisqu’ils sont en retard, ils apprécient énormément de ne pas faire trop de files d’attente."

Cela dit, Lionel Guillard constate moins de monde en mairie qu'en 2006, avant la dernière présidentielle. Et pour cause : un quart des 12 000 nouveaux inscrits a en fait utilisé le tout nouveau service d’inscription par Internet.