Gourgeon ne compte pas rembourser

Sous pression médiatique et politique, l’ex-patron d’Air France s’est littéralement "bunkerisé".
Sous pression médiatique et politique, l’ex-patron d’Air France s’est littéralement "bunkerisé". © MaxPPP
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avec Martial You , modifié à
- Son entourage confie que l’ex-PDG d’Air France n'entend pas rendre son indemnité.

Les actionnaires d'Air France KLM ont voté jeudi contre l'indemnité de 400.000 euros versée à l'ancien directeur général de la compagnie, Pierre-Henri Gourgeon. Le ministère de l’Economie a martelé qu’il souhaite le remboursement de cette indemnité de non-concurrence, une demande qu’a de nouveau formulée le Premier ministre Jean-Marc Ayrault vendredi matin, soulignant un devoir "d'exemplarité".

Placé sous les feux de l’actualité et sous la pression des politiques, Pierre-Henri Gourgeon ne semble néanmoins pas disposé à rendre cet argent. Il en fait même une question d’honneur, ont confié plusieurs de ses proches à Europe 1.

Gourgeon estime n’avoir commis aucune erreur

Sous pression médiatique et politique, l’ex-patron d’Air France s’est littéralement "bunkerisé" : il ne parle plus à personne. Mais il a fait savoir à son entourage qu’il ne compte pas rembourser l’indemnité au cœur du scandale, estimant qu’un tel acte serait un aveu d’échec.

Or Pierre-Henri Gourgeon estime qu’il a surtout été renvoyé en raison de son différend avec Jean-Cyril Spinetta, son prédécesseur, et non à cause de sa gestion de l’entreprise, même si Air France n’est pas économiquement au mieux depuis quelques années et qu'elle entame une profonde restructuration.

Ne pas devenir le symbole des rémunérations excessives

Selon ses proches, Pierre-Henri Gourgeon craint surtout de devenir le symbole des patrons sans morale : soucieux de l’image qu’il laisse dans le grand public, cette polémique le rendrait malade d’être rangé au même rang qu’Antoine Zacharias, l’ex-patron de Vinci, parti avec plus de 13 millions d’euros de parachute doré.

Pierre-Henri Gourgeon vit aussi mal le fait que le gouvernement socialiste multiplie les critiques alors qu’il a lui-même été conseiller de Laurent Fabius à Matignon, puis conseiller de Michel Delebarre dans le gouvernement Rocard.

"C’est un homme qui n’a jamais gagné d’argent dans sa vie, sauf à la fin. L’argent n’est pas une motivation chez lui mais là, il en fait une question d’honneur", a expliqué à Europe 1 un de ses très proches. S’il devait rendre l’argent, Pierre-Henri Gourgeon s’estimerait piétiné.