Depuis le 20 juillet, le port du masque est obligatoire dans les lieux publics clos. 1:31
  • Copié
Théo Maneval, édité par Romain David
La société Plaxtil, à Châtellerault, a mis au point un procédé qui permet de désinfecter et de transformer les masques usagers, qu'ils soient en tissu ou chirurgicaux, en plastique recyclable. Ce composé peut ensuite être utilisé dans l'industrie automobile et aéronautique.
REPORTAGE

C’est l’une des tristes conséquences de la généralisation du port du masque contre le coronavirus : une fois usagés, au mieux ils s'entassent dans les poubelles, au pire ils finissent par terre dans la rue. Une entreprise de Châtellerault, dans la Vienne, a développé une solution écologique pour les recycler. Déjà spécialisée dans la récupération de déchets textiles, qu'elle transforme en plastique recyclable, la société Plaxtil vient de mettre au point une solution pour faire de même avec les masques usagés. Ce processus est rendu possible grâce à une décontamination à l'aide de rayons UV.

Les masques usagés, en tissu et chirurgicaux, passent 25 à 30 secondes sous une lampe à UV germicide. Au lieu d'être incinérés, ils vont ensuite être broyés, mélangés à d'autres textiles, pour faire un plastique entièrement recyclable. "C’est une matière composée à 30% de textile et à 70% d’une matrice. On obtient un polymère qui lui est recyclable, pratiquement indéfiniment", explique à Europe 1 Olivier Civil, le fondateur de l'entreprise "Plaxtil".

Seconde vie

Au lieu de joncher le trottoir ou de finir dans un fossé, votre masque pourra donc devenir, au choix : une boîte, un bac, une visière de protection ou un outil à destination de l'industrie automobile ou aéronautique.

Le processus a reçu le soutien de l'agglomération de Châtellerault, qui a mis en place des points de collecte des masques, notamment dans les pharmacies. "On se concentre sur les lieux où les gens portent des masques et où ils ont pris la mauvaise habitude de les jeter en sortant. On implante des bornes de collectes dans les grandes surfaces, ou chez les coiffeurs", indique Evelyne Azihari, vice-présidente de l'agglomération de Châtellerault. Désormais, des entreprises, comme la centrale EDF voisine, se montrent aussi intéressées.