Stockage des données : des solutions pour limiter l'impact des data centers sur l'environnement

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Jean-Pierre Montanay
Avec l'arrivée prochaine de la 5G et l'explosion des données stockées sur le "cloud", les data centers se multiplient. Mais ces engins consomment beaucoup d'énergie. Les grandes entreprises tentent de trouver des solutions innovantes pour limiter l'impact environnemental. Stockholm s’est même donné pour objectif d’ici 2035 de puiser dans ces centres de données 10% de ses besoins en chauffage. 

L’arrivée prochaine de la 5G et l’avènement d’internet font que l’on a de plus en plus d’informations et de données à gérer. Comment demain les stocker sans impacter l’environnement ? Les datas center sont la face sombre d’internet. Il y en a déjà des milliers dans le monde, près de 400 en France dont un tiers en Ile-de-France. Leur nombre explose à cause des données stockées sur le "cloud". Un nuage de stockage prisé par les géants de l'informatique.

Des data-center très polluants

Mais ces données prennent beaucoup de place. L'espace de stockage a été multiplié par seize entre 2015 et 2021. Il n'existe d'ailleurs pas de mots pour qualifier la capacité de stockage. Un téléphone portable, c’est 32 octets. Pour ce genre de données, il faut compter en exaoctet ou zettaoctet. Ce sont des milliers voire des milliards de fois plus. Des ribambelles de chiffres à donner le vertige. 

Les data centers, ou centre de données, sont des serveurs informatiques qui tournent jour et nuit à plein régime. Un impact non négligeable pour l'environnement. Ils brûlent une énergie phénoménale rien que pour les refroidir avec des climatiseurs hyper puissants. A eux seuls, ils engloutissent 3% de la consommation nationale d’électricité. D'ici 2025, ils pourraient consommer 20% de l’électricité mondiale. A titre de comparaison, un seul data center peut facilement consommer autant qu’une ville comme Angers. Heureusement, les serveurs nouvelle génération consomment moins. 

Des solutions pour amoindrir l'impact sur l'environnement

Les grandes sociétés qui les exploitent cherchent également à réduire leur impact sur la planète. Elles construisent les data centers au nord pour profiter du froid naturel. Facebook s’est installé en Suède, Google en Finlande, Microsoft planche sur un data center sous la mer, refroidi par l’eau et alimenté en électricité par les courants marins.

Autre piste : exploiter la chaleur de ces centres. Le défi est grand car la chaleur voyage mal. Les initiatives restent encore marginales. En Seine-et-Marne, l'eau d'une piscine et des bureaux sont chauffés grâce à un data center. Le groupe Casino en a installé dans ses entrepôts vides. Leur objectif : louer les serveurs à des sociétés pour rentabiliser les espaces et bénéficier d'une température ambiante idéale. A l'avenir, des expériences plus ambitieuses devraient voir le jour : Stockholm s’est donné pour objectif d’ici 2035 de puiser dans ces centres de données 10% de ses besoins en chauffage. Le data center en a bien besoin pour se refaire une image.