Renault : pourquoi des centaines d'automobilistes risquent de poursuivre le constructeur en justice

Plusieurs automobilistes pointent un défaut de fiabilité sur un moteur du groupe Renault.
Plusieurs automobilistes pointent un défaut de fiabilité sur un moteur du groupe Renault. © MAGALI COHEN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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Aurélien Fleurot, édité par Romain Rouillard , modifié à
Une centaine d'automobilistes se plaignent d'avoir été confrontés à un moteur défectueux sur certains modèles de Renault et de Dacia. Ils ont lancé un ultimatum au constructeur, qui a jusqu'au 5 juin pour apporter une réponse, faute de quoi il risque d'être confronté à une action collective en justice.

Renault va devoir s'expliquer auprès de plusieurs centaines d'automobilistes. Ces derniers reprochent au constructeur tricolore d'avoir commercialisé des véhicules équipés d'un moteur défectueux, en l'occurrence le "1,2 TCE". Ce moteur, très répandu sur de nombreux modèles de Renault, de Dacia, mais aussi de Nissan a causé de nombreux désagréments à ces plaignants qui ont fixé un ultimatum à Renault. Sans réponse d'ici au 5 juin, ils saisiront la justice. 

Le bloc moteur litigieux a été monté sur environ 400.000 voitures, entre 2012 et 2018 et pour un quart des automobilistes concernés, des problèmes de fiabilité ont été constatés. Parmi les premiers concernés, Olivier Blanchet, devenu depuis président de l'association "victimes du motorgate". "Dès les premières années, on a eu des petits symptômes assez anodins. C'était des petits à coup à l'accélération, des bruits de mitraillette. Jusqu'à ce que, 5 ans après l'achat, le moteur soit diagnostiqué bon à remplacer. La facture était de l'ordre de 8.000 à 9.000 euros".

Déjà près de 1.100 plaignants 

Dans son cas, le constructeur a refusé toute prise en charge mais l'automobiliste réalise qu'il est loin d'être le seul concerné. Il découvre notamment des témoignages de conducteurs dont le moteur a cassé sur autoroute à 130km/h. Si l'action en justice se concrétise, ils sont déjà près de 1.100 plaignants. Maître Christophe Lèguevaques est leur avocat. "C'est connu de tous les mécaniciens du réseau, c'est connu de Renault. Pour autant, ils font tout pour refuser la prise en charge. On verra bien quelle sera la réponse de Renault à ce moment-là, et si jamais Renault ne donne pas suite à notre proposition amiable, nous avons de les moyens de les poursuivre en justice". 

De son côté, Renault reconnaît les problèmes mais explique les régler au cas par cas. Selon le constructeur, 93% des clients concernés ont été pris en charge.