L’UFC-Que Choisir et plusieurs associations portent plainte contre TikTok

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Antoine Genton et Romain David , modifié à
L'association de consommateurs UFC-Que Choisir s'est alliée à plusieurs associations européennes de consommateurs pour attaquer le réseau social d'origine chinoise, très populaire auprès des adolescents. Ces associations dénoncent notamment un flou autour de l'utilisation des vidéos postées et des données personnelles.

L’UFC-Que Choisir annonce déposer une plainte au niveau européen - et national - contre TikTok. L’association de consommateurs, alliée à d’autres associations européennes, considère que l’application de partage de vidéos, d'origine chinoise, très utilisée par les adolescents, ne protège pas suffisamment les mineurs. Elle estime notamment que le réseau social ne prend aucune mesure spécifique pour protéger ses utilisateurs, particulièrement vulnérables, et ce alors qu’on peut officiellement s’y inscrire dès 13 ans. Selon les chiffre de l'association, 45% des enfants de moins de 13 ans reconnaissent s'être déjà servis de l'application.

"TikTok se donne le droit de faire ce qu’il veut des vidéos publiées"

L'UFC-Que Choisir explique avoir constaté plusieurs infractions aux droits des utilisateurs, et demande à la fois à la Commission européenne et à la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) en France d'enquêter. À propos des conditions d'utilisation de la plateforme, l'UFC-Que Choisir dénonce "une rédaction peu claire, des clauses contraires à la Loi et qui favorisent TikTok au détriment de ses utilisateurs". Selon l'association, "TikTok se donne le droit de faire ce qu’il veut des vidéos publiées : les utiliser, les modifier, les reproduire sans que les utilisateurs aient leur mot à dire". L'UFC-Que Choisir rappelle que de telles pratiques sont "illégales".

L'association cible également l'une des fonctionnalités de TikTok : la mise en place d'une monnaie virtuelle qui permet des achats de cadeaux virtuels en vue de récompenser certaines vidéos. "Quelques clics suffisent et TikTok met tout en œuvre pour que l’utilisateur oublie qu’il s’agit d’argent réel. Alors que la majorité des utilisateurs de TikTok sont des mineurs, les associations de consommateurs européennes souhaitent lever le voile sur ces pratiques détestables qui incitent les adolescents à fournir de l’argent à leurs TikTokeurs préférés", peut-on encore lire sur le site de l'UFC-Que Choisir.

La plainte de l'UFC-Que Choisir se joint à celle du Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC) et du réseau des autorités de protection des consommateurs.

L'avenir de l'application, toujours incertain aux Etats-Unis

Filiale du groupe chinois ByteDance, TikTok, qui rencontre un succès au moins aussi important en Occident qu'en Asie, essuie de nombreuses critiques dans les pays où l'application s'est développée. En juin dernier, elle a été interdite en Inde, le gouvernement invoquant des raisons de sécurité et "la souveraineté du cyberespace indien". En fin d'année, l'administration Trump s'est livrée elle aussi à un véritable bras de fer avec le Chinois.

Pointant des risques d'espionnage, l'ex-président avait menacé de faire interdire l'application si la branche américaine de cette dernière n'était pas transférée aux Etats-Unis. Mais le rachat par le binôme Oracle et Walmart a été suspendu en février par la nouvelle administration Biden, soucieuse de passer au crible l'accord conclu.