La présidente du Conseil national du numérique démissionne

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"Je ne vois pas aujourd'hui comment continuer à le porter en maintenant son essence et de bonnes chances de réussite", explique Marie Ekeland. © KENA BETANCUR / AFP
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avec Reuters , modifié à
Marie Ekeland a annoncé mardi sa démission de l'instance chargée de conseiller le gouvernement après une polémique sur la nouvelle composition de ses membres.

Marie Ekeland, désignée à l'automne à la présidence du Conseil national du numérique, a annoncé mardi sa démission de l'instance chargée de conseiller le gouvernement après une polémique sur la nouvelle composition de ses membres. Le départ de cette figure de la tech française, cofondatrice du fonds de capital-risque français Daphni et coprésidente de l'association France Digitale, ouvre une nouvelle période d'incertitude pour l'institution.

Une composition critiquée. Créé en 2011, le CNNum avait déjà dû affronter une vacance de sa présidence pendant plusieurs mois après le départ de Mounir Mahjoubi qui avait rejoint l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron au début de l'année 2017, et est désormais secrétaire d'Etat au numérique. Marie Ekeland avait finalement été choisie pour diriger l'instance consultative avec pour mission de nommer une nouvelle équipe et de repenser ses missions.

L'annonce, le 11 décembre, de la composition du conseil constitué de 30 membres bénévoles a cependant suscité des critiques - émanant notamment de la députée Les Républicains Valérie Boyer - concentrées sur la désignation de la militante féministe et antiraciste Rokhaya Diallo et du rappeur Axiom. Evoquant le "besoin de sérénité pour travailler", Mounir Mahjoubi avait demandé deux jours plus tard à Marie Ekeland de revoir sa copie.

Un projet "mis à l’épreuve dès le démarrage". "(...) Le projet que j’ai porté d’ouverture, d’indépendance de pensée et de diversité a été mis à l’épreuve dès le démarrage. Je ne vois pas aujourd'hui comment continuer à le porter en maintenant son essence et de bonnes chances de réussite", explique Marie Ekeland dans un message mis en ligne sur le site du Conseil national du numérique. "Venant du monde des start-up, je l’avais naturellement conçu comme disruptif, ambitieux et innovant. Sans doute trop", ajoute-t-elle. Déplorant la violence de la polémique qui a entouré la composition du conseil, elle déplore "à quel point, dans notre pays, nous ne voulons pas entendre des voix dissonantes. À quel point nous ne savons plus débattre sereinement de nos divergences de vue". 

L'économiste Pierre-Yves Geoffard a annoncé dans la foulée sur Twitter sa démission du Conseil "en totale solidarité". Dans la foulée, les autres membres du CNNum ont annoncé avoir quitté l'instance, "considérant que le travail du Conseil ne peut plus se faire selon des modalités efficaces", selon un communiqué commun.