Facebook veut limiter la surveillance de ses utilisateurs

Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg.
Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg. © John Edelson / AFP
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Le réseau social a annoncé mardi qu’il allait interdire aux développeurs d’utiliser les données de ses membres à des fins de surveillance.

Facebook fait un effort pour protéger la vie privée de ses utilisateurs... Le réseau social de Mark Zuckerberg a annoncé mardi qu'il allait interdire aux développeurs d'utiliser ses données pour surveiller les activités de ses membres. Certains logiciels permettent en effet, grâce à l'activité des utilisateurs de la plateforme, de connaître leur localisation, leurs centres d'intérêts ou les événements auxquels ils comptaient se rendre.

Des informations vendues aux autorités. En octobre dernier, l'American Civil Liberties Union (ACLU, ou Union américaine pour les libertés civiles) avait dénoncé le flou entretenu par le réseau social et les pratiques de l'entreprise Geofedia. Cette dernière utilisait les données produites par les utilisateurs de Facebook pour surveiller les manifestants des quartiers défavorisés de Baltimore ou Oakland. Mais, plus gênant, elle vendait ensuite ses analyses aux forces de l'ordre. A la suite de la lettre de l'organisation américaine, Facebook avait d'ailleurs annoncé mettre à terme à son contrat avec Geofedia.

Eviter la surveillance généralisée. Mais plus que la simple rupture de ce contrat, l'ALCU demandait à Facebook d'interdire aux développeurs l'utilisation des données du réseau social à des fins de surveillance. "Facebook et Instagram devraient instaurer des mécanismes de vérification à la fois humains et techniques conçus pour identifier efficacement les violations potentielles de la politique de l’entreprise, que ce soit par les développeurs ou les utilisateurs en bout de chaîne, et prendre des mesures rapidement en cas de violation", écrivait l'organisme.

Facebook veut que ses utilisateurs "se sentent en sécurité". Avec l'annonce qu'il a effectuée mardi, le réseau social répond en partie à cette demande. Il interdit en effet aux développeurs d'"utiliser ses données pour créer des outils de surveillance". "Notre objectif est de rendre nos conditions d'utilisation explicites", a expliqué Rob Sherman, responsable de la protection des données personnelles chez Facebook pour qui cette modification doit permettre de construire "une communauté où les gens peuvent se sentir en sécurité en faisant entendre leurs voix".

Reste à savoir l'impact qu'aura ce changement de politique sur les développeurs. Facebook ne mettant en avant aucun moyen de contrôle particulier, il pourrait lui être très difficile de constater les cas de violation de cette clause.

Les associations satisfaites. Malgré ces réserves, Color of Change, un autre organisme qui avait demandé à Facebook de faire plus attention à l'usage des données de ses utilisateurs, s'est félicité de l'annonce. "Nous félicitons Facebook et Instagram de cette avancée et nous appelons toutes les entreprises qui prétendent promouvoir la diversité et la justice à se lever et à faire le nécessaire pour limiter la surveillance intrusive des réseaux sociaux utilisée pour cibler les personnes noires et métisses dans les communautés pauvres", a salué l'organisme.