Facebook a notamment déployé un partenariat avec plusieurs médias français pour lutter contre les fake news pendant les municipales. (Image d'illustration) 1:15
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Clément Lesaffre, édité par Romain David
Après des accusations de laxisme sur les fake news en politique, Facebook tente de se racheter aux yeux de ses utilisateurs et des institutions en déployant une stratégie de fact-cheking des informations diffusées pendant les municipales sur le réseau.

"Êtes-vous inscrit sur les listes électorales ?". Depuis mardi, ce rappel s’affiche sur Facebook, qui renvoie ses utilisateurs vers le site de l’administration. Après avoir été accusé de négligence dans le traitement des fake news et de l’influence étrangère sur plusieurs élections, Facebook montre patte blanche avec un dispositif pour protéger les élections municipales. À moins de deux mois du scrutin, finie la politique du laisser-faire, le réseau social veut désormais convaincre qu’il contrôle ce qui est publié par ses utilisateurs.

Premier axe de bataille : lutter contre les "fake news", c’est-à-dire les fausses informations qui polluent le débat, ce qui est loin d’être simple dans une élection où les enjeux sont locaux. Il n’est donc plus question pour le réseau social de se fier uniquement aux algorithmes. "Nos outils fonctionnent au niveau local et au niveau national. Mais ce n’est pas une machine qui décide. Ce sont des êtres humains, des fact-checkers qui sont extérieurs à Facebook. Ce sont des journalistes professionnels qui, ensuite, diront s’il s’agit d’une fake news ou pas", explique à Europe 1 Anton Battesti, le responsable des affaires publiques de Facebook France.

Le coup de main de plusieurs médias

Concrètement, quand les algorithmes de Facebook repèrent un article partagé massivement en très peu de temps, signe avant-coureur d’une possible fake news, le réseau social le transmet à cinq médias partenaires, comme Le Monde et 20 Minutes, qui l’analysent. Ces publications viennent ainsi épauler les modérateurs du réseau social, dont le nombre a été multiplié par trois en trois ans.

"De manière générale, la régulation des contenus est un sujet incroyablement compliqué, qui pose beaucoup des problèmes politiques et démocratiques", reconnaît Anton Battesti. "Nous ne voulons pas décider tout seul dans ces domaines, c’est pour cette raison que nous appelons de nos vœux les pouvoirs publics à légiférer en la matière d’une manière qui permette de trouver les solutions les plus adaptées."

En attendant que les Etats légifèrent, Facebook essaye d'instaurer davantage de transparence. Quand vous voyez une publicité s’afficher dans votre fil d’actualité, vous pouvez désormais, en cliquant sur un simple bouton, savoir qui l’a financée, pour quel budget et qui en est la cible.