Terrorisme : ce que Cazeneuve a demandé aux géants du Net

Bernard Cazeneuve en compagnie de Rachel Whetstone et David Drummond, dirigeants de Google.
Bernard Cazeneuve en compagnie de Rachel Whetstone et David Drummond, dirigeants de Google. © SUSANA BATES / AFP
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avec AFP , modifié à
CYBERTERRORISME - Le ministre de l'Intérieur a appelé les dirigeants de Twitter, Facebook, Google et Apple à redoubler d'efforts face au terrorisme en ligne.

Au lendemain du sommet international contre la violence extrémiste à Washington, Bernard Cazeneuve a rendu visite, vendredi, aux géants du Web. Le ministre de l'Intérieur a appelé Google, Facebook, Apple et Twitter à une "responsabilité partagée" contre les tentatives d'"endocrinement sectaire". Florilège des déclarations du représentant français.

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De bons élèves... Alors que les représentants des géants Apple, Facebook, Google et Twitter étaient absents des débats du sommet de Washington, Bernard Cazeneuve a commencé par féliciter ses interlocuteurs du jour. Il a ainsi qualifié les conversations "approfondies et riches" avec "des acteurs responsables". Le ministre a également félicité la plus grande "rapidité" quand un message à caractère terroriste leur était signalé, témoignant du "fort engagement des opérateurs".

Le gouvernement français a ainsi constaté, depuis l'attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo, le 7 janvier, "un effort particulier des grands majors qui retirent plus rapidement et plus efficacement qu'auparavant les contenus" qui posent problème. Il a ainsi évoqué un délai passé d'un quart d'heure pour réagir au lieu de mois précédemment.

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© AFP/XAVIER LEOTY

…mais qui doivent redoubler d'efforts. Mais le ministre ne s'est pas déplacé en Californie uniquement pour passer de la pommade à Google & Co. Bernard Cazeneuve a ainsi plaidé en faveur du retrait rapide de la toile des contenus à caractère terroriste, mais aussi du développement d'un "contre-discours" et de la collaboration des opérateurs dans les enquêtes judiciaires. "Ils ont convenus du fait qu'ils seraient plus efficaces encore dans la fonction d'autorégulation qui est la leur si nous les alertions, ils ont exprimé la demande que nous le fassions, j'ai pris l'engagement que nous le ferons", a expliqué le ministre, soulignant que "la responsabilité était partagée". Les vidéos des exécutions par décapitation et par le feu perpétrées récemment par l'organisation État islamique ont largement circulé sur internet. Plus généralement, les appels à rejoindre le djihad ou les méthodes du parfait "loup solitaire" se propagent dans les médias sociaux ou sur YouTube.

La faute à Internet ? Internet "n'est pas la seule cause mais c'est un catalyseur qui joue son rôle", a-t-il argué, citant aussi la radicalisation dans les prisons, à l'école ou dans les mosquées. "On ne néglige aucune cause, on n'ignore aucun motif, on est dans une approche globale (...) qui consiste à prendre toutes les précautions, en ne laissant rien au hasard".

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Un conseil de classe à Paris en Avril ? Conscients de part et d'autre de la nécessité de poursuivre les efforts et d'"intensifier les relations", Bernard Cazeneuve a invité les représentants des quatre géants du Web à une réunion à Paris au mois d'avril pour "faire le point des engagements que nous avons pris aujourd'hui, leur adresser des demandes encore plus précises et arrêter un code de bonne conduite".