Surveillance : ce qu'Apple a "balancé"

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La marque américaine a publié une première liste des données qu'elle communique aux gouvernements du monde entier.

Quand Apple joue les espions. Après les révélations de l'affaire Snowden et des écoutes illégales effectuées par la NSA, Apple a reconnu mardi avoir transmis aux autorités américaines, anglaises ou encore françaises une partie des informations personnelles qu'elle collecte auprès de ses utilisateurs. L'entreprise est la première à détailler ainsi ces requêtes gouvernementales. Combien de requêtes ont été effectuées ces derniers mois auprès de la marque à la pomme ? Et pourquoi ? Apple fait-elle réellement preuve de transparence ? Explications.

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Pourquoi les infos d'Apple sont intéressantes ? Nom, prénom, adresse, e-mail, photo de profil, âge, sexe, situation familiale… Autant d'informations stockées au quotidien et de façon tout à fait légale sur nos ordinateurs, tablettes ou téléphones portable. Apple, en tant que constructeur majeur dans la téléphonie mobile et dans l'informatique, peut aussi avoir accès à ces informations. Dans la plupart des cas, les demandes de renseignements formulées auprès d'Apple sont effectuées dans le cadre d'affaires criminelles, "dans des affaires de vol ou d'autres délits, mais aussi dans des affaires de personnes ou d'enfants disparus, pour retrouver les auteurs d'enlèvements ou tenter d'empêcher des suicides", précise Apple.

Entre 1.000 et 2.000 demandes en six mois. Apple dit avoir reçu entre 1.000 et 2.000 demandes d'informations concernant ses clients en provenance du gouvernement américain, entre le 1er et le 30 juin 2013. Ces requêtes concernaient entre 2.000 et 3.000 comptes différents mais la marque n'a pas précisé le nombre exact de données qu'elle avait communiquées. Sur la même période, Apple a ainsi répondu favorablement à 127 demandes de ce type auprès des autorités du Royaume-Uni, 102 en provenance d'Espagne, 93 d'Allemagne, 74 d'Australie et 71 demandes françaises.

Mais Apple n'est pas totalement transparent. L'entreprise dirigée par Tim Cook dit avoir voulu faire preuve de plus de transparence, mais s'affirme contrainte par le gouvernement américain : "Malgré nos efforts dans ce domaine, nous n'avons pas encore d'accord qui nous permettrait de dire clairement à nos clients à quelle fréquence et dans quelles circonstances nous fournissons des données aux agences gouvernementales", regrette Apple dans son communiqué. "Nous avons transmis toutes les informations que nous sommes légalement habilités à partager, et Apple va continuer à œuvrer pour plus de transparence concernant les demandes que nous recevons", ajoute la marque.

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