US Open : Nadal au 19e ciel après une finale époustouflante

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© Johannes EISELE / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Rafael Nadal a mis près de 5 heures pour venir à bout de la résistance héroïque de Daniil Medvedev (7-5, 6-3, 5-7, 4-6, 6-4) et ainsi remporter son 4e US Open et son 19e titre du Grand Chelem, à une longueur du record de Roger Federer.

Flushing Meadows s'en souviendra ! Rafael Nadal devient l'égal de John McEnroe à Flushing Meadows avec ses 4 titres, à un trophée du record de l'ère moderne (à partir de 1968) détenu par Federer, Pete Sampras et Jimmy Connors. L'Espagnol, N.2 mondial a mis près de 5 heures pour venir à bout de la résistance héroïque de Daniil Medvedev (7-5, 6-3, 5-7, 4-6, 6-4).

Si Nadal avait largement dominé Medvedev à Montréal, dimanche il y a eu match, et quel match ! Quatre heures et cinquante minutes de jeu, à 4 minutes du record du match le plus long de l'US Open, 137 coups gagnants au total, des échanges spectaculaires, un retournement du public, des breaks, des débreaks, un come back... Dès l'entame, après un premier jeu de 7 minutes que Nadal a remporté sur son service, le ton était donné: on ne chercherait pas le KO, mais le mat. Il ne s'agirait pas d'un bras de fer comme a pu le gagner l'Espagnol en demies face au cogneur Berrettini, mais d'une partie d'échecs, avec beaucoup de variations de rythme, de coups et d'angles, pour désarçonner l'adversaire.

"Vous m'avez hué parce que j'ai dit et fait des choses pas bien, mais on peut changer et je vous aime !"

On a même vu les deux joueurs effectuer des service-volées qui leur sont bien peu naturels. Et ils ont cherché régulièrement à s'attirer mutuellement au filet, une zone où ils sont loin du confort et où le Russe est même généralement maladroit. Il y a pourtant réussi dimanche quelques belles interventions et même marqué 50 points sur les 74 fois où il s'y est retrouvé. A deux sets à zéro, l'affaire semblait cependant entendue, surtout que l'Espagnol avait breaké pour mener 3-2. Mais le Russe, avec cette fois un soutien bruyamment appuyé du public, a élevé son niveau de jeu et a poussé Nadal à une quatrième manche... puis une cinquième.

"Au 3e set, dans ma tête j'ai commencé à me demander ce que j'allais bien pouvoir faire comme discours après une défaite rapide en trois sets... et puis j'ai joué les points un par un et c'est allé beaucoup plus loin", a raconté Medvedev, que son extraordinaire combativité a complètement réconcilié avec le public américain. "Vous m'avez hué parce que j'ai dit et fait des choses pas bien, mais on peut changer et je vous aime !", a-t-il lancé sous une immense acclamation, en référence au comportement qu'il avait eu envers un ramasseur de balles et à son geste obscène au 2e tour qui lui avaient mis le public à dos.

L'Espagnol, qualifié de "lion" par Matteo Berrettini avant leur demie et de "plus grand combattant de l'histoire du tennis" par Medvedev avant leur finale, connaît une saison exceptionnelle malgré des débuts tronqués par les blessures. La fin de l'été approchant, il a déjà décroché deux titres du Grand Chelem à Roland-Garros et l'US Open, perdu une finale à l'Open d'Australie et une demie à Wimbledon et remporté deux Masters 1000 à Rome et Montréal.