Trophée de la Coupe du monde : dix infos qui vont (peut-être) vous étonner

Trophée de la Coupe du monde YASUYOSHI CHIBA / AFP
Le trophée de la Coupe du monde va être exposé pendant quatre heures, mardi, à Paris.
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Le célèbre trophée de la Coupe du monde fait étape mardi en France, à Paris, avant d'être exposé également à Reims, mercredi.

La Coupe du monde est en France ! Non, nous ne sommes pas revenus 20 ans en arrière, quand le pays accueillait et remportait le Mondial, en 1998, nous parlons là seulement du célèbre trophée remis au vainqueur, actuellement en tournée en France avant de rejoindre la Russie en juin. Il sera exposé mardi sous la Canopée du Forum des Halles, à Paris, entre 15 et 19 heures, avant de rejoindre Reims mercredi. Europe1.fr a listé dix choses que vous ne savez peut-être pas sur le trophée qui sera remis à Moscou le 15 juillet prochain au capitaine de l'équipe vainqueur de la Coupe du monde.

Il n'a pas toujours eu cette forme. Deux silhouettes qui tiennent la Terre entre leurs bras, le tout doré. Le trophée de la Coupe du monde est sans aucun doute le prix sportif le plus connu au monde. Mais il n'a pas toujours eu cette forme. En effet, entre 1930 et 1970, c'est un trophée  tout autre qui était remis au vainqueur de la Coupe du monde. Il représentait la déesse grecque de la victoire, Niké, tenant un calice octogonal. Il avait été dessiné par un Français, Abel Lafleur, et a porté aussi, à partir de 1946, le nom d'un Français, Jules Rimet, président de la Fédération française de football entre 1919 et 1947 et initiateur de la Coupe du monde, dont la première édition eut lieu en 1930.

Pelé avec une réplique du trophée Jules-Rimet (960x640)

Mais le dirigeant français avait prévu que le trophée soit conservé par le pays qui remportait le Mondial à trois reprises. Ce fut chose faite par le Brésil. Déjà vainqueur en 1958 puis en 1962, la Seleçao de Pelé remporta également l'épreuve en 1970 et conservit le trophée Jules-Rimet. Il fut alors décidé qu'un autre trophée allait être créé…

Il a été dessiné par un Italien. Pour le trophée qui allait être remis lors de l'édition 1974, la Fifa, organisatrice de la Coupe du monde, a reçu pas moins de 53 propositions, émanant de sculpteurs venus de sept pays. Et c'est un Italien, Silvio Gazzaniga, qui l'a emporté, avec le modèle du trophée tel qu'on le connaît aujourd'hui. Le sculpteur reconnut que le gros du trophée ne lui prit qu'une semaine environ.

"Pour créer un symbole universel, j'ai été inspiré par deux images fondamentales : celle d'un athlète triomphant et celle du monde", a expliqué le sculpteur. "Je voulais refléter l'exaltation d'un footballeur triomphant, mais sans un ego surdimensionné. Ce héros sportif qui prend le monde dans ses bras reflète la force nécessaire pour faire des sacrifices jour après jour avec ses coéquipiers et les aspects universels du sport, comme l'engagement ou la liberté."

Ce trophée fut soulevé pour la première fois par la RFA, vainqueur à domicile des Pays-Bas en 1974 (2-1). Mais c'est huit ans plus tard que Silvio Gazzaniga eut sa plus grande émotion, avec la victoire de l'Italie aux dépens de la RFA en finale du Mondial 1982 (3-1). "Mes mains tremblaient d'excitation", a-t-il raconté.

Il est composé d'or et de… malachite. Si le trophée Jules-Rimet était en argent plaqué or, le trophée actuel est lui en or 18 carats. Mais ce n'est pas la seule matière qui le compose. Il comprend également de la malachite. La malachite, ce sont ces deux arceaux verts que l'on voit en bas du trophée et qui entoure le nom "Fifa world cup".

Trophée de la Coupe du monde (960x640)

De couleur verte, ils sont censés rappeler celle d'un terrain de football. Le nom de malachite parlera également aux plus fins connaisseurs du château de Versailles puisque le Grand Trianon abrite le "salon des malachites", où figurent plusieurs objets d'art en malachite de Sibérie offerts par le tsar Alexandre 1er à Napoléon 1er en 1808.

Il mesure 36,5 cm et pèse 6,175 kg. Quand on passe d'un trophée à un autre, il est très rare qu'il rapetisse. C'est encore le cas ici. Si la différence n'est guère sensible au niveau de la taille (36,5 cm contre 35 cm), elle l'est au niveau du poids. L'ancien trophée pesait 3,8 kg, le nouveau en pèse presque deux fois plus, 6,175 kg.

Il est unique et les vainqueurs reçoivent une réplique. À la différence du trophée Jules-Rimet, l'actuel trophée n'a pas vocation à être cédé à une équipe. Il est unique et chaque équipe vainqueur en reçoit une copie.

Il est exposé à Zurich. Si, depuis 1974, le trophée était confié pendant près de quatre ans au pays vainqueur, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le trophée est habituellement exposé au musée du football, à Zurich, siège de la Fifa.

Il part en tournée depuis 2006. Pour autant, le trophée sort quand même de sa vitrine dans le cadre d'une grande tournée promotionnelle (sponsorisée par Coca-Cola, partenaire majeur de la Fifa, qui donne aussi son nom au classement mondial des équipes) dans les mois précédant la compétition. Cette habitude a été prise avant le Mondial 2006 en Allemagne. C'est aussi le cas cette année. Exposé un peu partout en Russie entre septembre et décembre 2017, le trophée va parcourir tous les continents, pour être vu dans 50 pays à travers le monde, dont la France donc.

Il a souffert après le titre de l'Italie en 2006. Certes, ce trophée de la Coupe du monde a pour le moment connu une vie moins tumultueuse que son prédécesseur, qui avait été caché dans une boîte à chaussures par un dirigeant de la Fifa pour le protéger des nazis en 1939 puis volé en 1966 quelques mois avant le Mondial en Angleterre (avant d'être retrouvé sous un banc par… un chien !), il a connu néanmoins quelques mésaventures lui aussi. Parmi les plus célèbres, le bout de malachite cassé dans les mains de Fabio Cannavaro en 2006, comme l'avait raconté le Daily Telegraph. L'ancien capitaine de la Nazionale avait admis avoir laissé tomber le trophée le soir de la victoire face à la France, aux tirs au but (1-1 a.p., 5-3 aux tab). Le bout de malachite aurait ensuite été recollé. Mais cela fait aussi partie de la légende…

Un trublion espagnol a tenté de l'approcher avant la finale 2010. Le 11 juillet 2010, quelques instants avant la finale entre l'Espagne et les Pays-Bas (1-0 a.p.), un trublion espagnol bien connu, Jimmy Jump, avait essayé d'accéder au trophée pour y déposer, avait-il expliqué, une barretina, chapeau typique catalan, pour attirer la bonne fortune sur la Roja. Il n'a pas réussi et l'Espagne, vainqueur sur un but d'Andres Iniesta, icône du FC Barcelone, n'a pas eu besoin de ça pour devenir le sixième pays à soulever le trophée dans sa forme actuelle.

Il ne devrait pas changer avant 2038. Le trophée n'est pas censé changer mais le problème est que le nom des vainqueurs, dans sa langue d'origine, est gravé sur son socle depuis 1974. Et que celui-ci n'est pas extensible… La Fifa estime ainsi qu'il n'y aura plus de place d'ici… 2038. Mais l'instance ne dit pas si le trophée va à nouveau changer de visage…