Beyou Pratt 6:28
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Jérémie Beyou et Christopher Pratt font partie des 158 skippers sur la ligne de départ de la Transat Jacques-Vabre ce dimanche midi. Avant de prendre le large, ils se sont confiés, au micro de Thierry Dagiral sur Europe 1, sur leur préparation physique et mentale à la mythique course transatlantique qui se dispute en double.

Pour prendre le départ de la Transat Jacques-Vabre, l'unique course au large en duo, il ne faut pas se tromper de partenaire. Le Breton Jérémie Beyou et le Marseillais Christopher Pratt l'ont bien compris. "Un beau mélange" des régions de France comme ils en rigolent puisque les deux compères naviguent ensemble depuis de nombreuses années. La 15e édition marquera leur troisième participation ensemble à la course. "Ça fait 15 ans qu'on navigue ensemble", reconnaissent-ils.

Un duo rodé

À bord de l'Imoca Charal, Jérémie Beyou et Christopher Pratt ont mis les voiles dimanche midi. "On a des automatismes qui sont créés depuis des années", admettent-ils. "Ça nous permet effectivement d'être très efficaces." Une complicité qui sera certainement une de leur force dans cette épreuve. "Ça nous permet de retrouver tout de suite nos marques quand on part en mer et aussi, dans les phases de préparation, de se concentrer vraiment sur le développement de la machine, de notre Imoca Charal. On se concentre vraiment là-dessus plus que sur le fonctionnement de notre duo qu'on sait assez rodé."

Leur bateau : un Imoca, un voilier monocoque de 18 mètres de long, doté d'un mât de 30 mètres de haut et d'un tirant d'eau de 4,5 mètres. "Au retour du Vendée Globe, on a construit une cellule qui nous a permis d'identifier tous les critères de performance importants pour cette Transat Jacques-Vabre." Parmi ces critères : des observations sur les voiles, sur l'étrave du bateau, l'inclinaison du mât et le déplacement des poids à l'intérieur du bateau.

"On est un vieux couple"

Comment se préparer psychologiquement à vivre 15 jours, 24 heures sur 24 avec l'autre ? Une question qui fait sourire les deux navigateurs. "On est un petit peu un vieux couple", lancent-ils. Une amitié qui n'est pas sans risques non plus. "Notre point faible ça peut être de tellement bien se connaître, et que ça fonctionne en un clin d'œil, que l'on pourrait arrêter de se dire les choses."

"Comme dans les couples, on est allés voir un psychologue", racontent-ils. "Un psychologue qui petit à petit a mis le doigt là-dessus : il faut continuer à parler même si parfois, c'est pour se dire des choses pas très importantes."

Direction la Martinique

La course aura un parcours classique avant de tourner à 90 degrés pour les deux skippers. Traverser l'Atlantique nord, passer par l'Équateur et se diriger vers une île appelée Fernando de Noronha, au nord-est du Brésil. "Cette île, on va la contourner pour ensuite se diriger vers l'arrivée en Martinique", précisent-ils. 

Une course qui permettra peut-être à Jérémie Beyou de prendre sa revanche, alors qu'il a été contraint de faire demi-tour après le départ lors du dernier Vendée Globe. "Ça reste une grande fierté d'avoir réussi à repartir parce que l'équipe a réussi à réparer le bateau, maintenant je ne peux pas cacher qu'il y a quand même une petite frustration de ne pas avoir été en tête de la flotte et d'avoir vécu de loin cette bataille entre Yannick Bestaven et Charlie Dalin", lâche-t-il. "Cette fois-ci, j'aimerais bien que ça se passe un petit mieux et montrer de quoi on est capable."