Tournoi des VI Nations : quelles chances pour la France ?

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Virimi Vakatawa sera aligné à l'aile samedi face à l'Irlande. © CHRISTOPHE SIMON / AFP
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Le XV de France, en crise, a quand même quelques atouts pour obtenir un classement honorable dans ce Tournoi.

A côté de la flamboyante Angleterre et de l'Irlande renaissante, le coq français semble bien déplumé en ce début d'année 2018. Un bilan 2017 largement négatif, un sélectionneur, Jacques Brunel, (trop) récemment nommé... le XV de France débutera samedi son Tournoi des VI Nations dans l'inconnu. Mais s'il parvient à reprendre confiance et à libérer son jeu, il pourrait jouer les trublions. Surtout qu'il peut compter sur une brochette de jeunes et prometteurs joueurs, peu usités jusqu'à aujourd'hui en sélection nationale.

Tourner la page. C'est le grand défi à relever pour ces Bleus : oublier l'ère Novès. S'ils étaient parvenus à se hisser à la troisième place lors du dernier Tournoi des 6 Nations en battant notamment l'Ecosse, l'Italie et Galles, ils ont ensuite déchanter. Humiliés lors de leur tournée de juin en Afrique du Sud, ils ont ensuite de nouveau essuyé deux défaites lors de leur tournée d'automne. Leur tout dernier match le 25 novembre dernier, devant leur public à la U Arena de Nanterre, a été un coup de grâce avec un nul (23-23) arraché au Japon, une nation qui ne figure même pas dans le top 10 du classement mondial de World Rugby. A l'issue de cette rencontre, le capitaine Guilhem Guirado s'était montré réaliste : "notre bilan est très décevant. Ce sont des moments vraiment difficiles, on a un peu touché le fond".

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Jacques Brunel, nommé fin décembre, l'a bien compris : le travail qu'il a entrepris avec ses hommes a été avant tout psychologique. "Il va falloir créer de la confiance", a-t-il expliqué dans les pages de Midi Olympique, grâce à "un nouveau cadre, un nouveau staff, un nouveau contexte, des nouveaux joueurs et donc, une énergie nouvelle". Pari réussi à en croire les premiers concernés, qui depuis deux semaines, se préparent pour le Tournoi à Marcoussis. Durant les trois entraînements ouverts au public, les joueurs avaient le sourire aux lèvres. Brunel "est un manager qui attache beaucoup d'importance à l'humain et à la notion de plaisir, il mise beaucoup là-dessus", explique le castrais Geoffrey Palis. Mais l'ancien manager de l'Union Bordeaux-Bègles a aussi un autre défi : rendre opérationnels des Bleus moribonds en très peu de temps.

Faire vite et bien. L'événement est frais et a choqué la planète du rugby français. Guy Novès a été débarqué de son poste de sélectionneur en décembre dernier avant la fin de son mandat, du jamais vu en France. Jacque Brunel, qui l'a remplacé, n'a disposé que de 15 jours de préparation à Marcoussis avant le premier match du Tournoi contre l'Irlande. Interrogé par Midi Olympique, il minimise pourtant : "j'ai juste eu un peu moins de temps que les autres sélectionneurs car la particularité d'une équipe nationale, c'est qu'on a toujours très peu de temps, donc, je me sens dans un processus normal". Et de délivrer sa recette : "optimiser le temps", "être très concis et très synthétique". Résultat, Jacques Brunel a apporté "des bases simples, avec des repères forts (...), le reste, c'est de l'adaptation", explique-t-il dans les pages de L'Equipe vendredi.

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Des valeurs sûres et des pépites. Et pour être sûr d'oublier au plus vite les dernières et nombreuses défaites, Brunel a fait appel à une nouvelle génération de joueurs, peu ou pas utilisés par Guy Novès. Comme les deux piliers de 24 ans, Dany Priso de La Rochelle et le Franco-Portugais Cedate Gomes Sa, retenus pour le premier match samedi sur le banc des remplaçants. Yacouba Camara, Sekou Macalou, Antoine Dupont, Geoffrey Palis, Anthony Belleau, Marco Tauleigne complètent la liste de ces hommes neufs.

Mais le plus gros pari de Jacques Brunel réside en la sélection de Matthieu Jalibert, retenu dans le XV de départ pour samedi. A 19 ans seulement, ce demi d'ouverture a débarqué en août dernier en Top 14 et ne compte que 15 matches à son compteur. "Il peut jouer à ce niveau", assure pourtant le sélectionneur qui connaît bien le jeune homme, l'ayant managé à Bordeaux-Bègles. "Il a franchi les étapes depuis le début de saison, il est devenu expérimenté (...), je pense qu'il a les capacités techniques, mentales et qu'il a la maturité de se sublimer pour franchir un palier".

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Ces jeunes pousses, qui pourraient bien être la relève du rugby français, seront toutefois épaulés par des joueurs d'expérience, des valeurs sûres dont Jacques Brunel ne pouvaient pas se passer. L'increvable pilier toulonnais, Guilhem Guirado conservera ainsi son titre de capitaine, étrenné sous l'ère Novès. Rabah Slimani, sans doute un des meilleurs piliers au monde, l'épaulera en première ligne. Enfin, en attendant un hypothétique retour deMorgan Parrablessé récemment, le Racingman Maxime Machenaud officiera au poste de demi de mêlée. Ce sera sans doute juste pour viser la victoire finale, mais les Bleus peuvent nourrir l'espoir de bien figurer.

 

Les matches de la France :

Samedi 3 février : France-Irlande 17h45 à Saint-Denis

Dimanche 11 février : Ecosse-France 16h à Édimbourg

Vendredi 23 février : France-Italie 21h à Marseille

Samedi 10 mars : France-Angleterre à 17h45 à Saint-Denis

Samedi 17 mars : Pays de Galles-France 18h à Cardiff

Les joueurs retenus pour le match contre l'Irlande : 

Palis - Vakatawa, Chavancy, Lamerat, Thomas - (o) Jalibert, (m) Machenaud - Y. Camara, Gourdon, Lauret - Vahaamahina, Iturria - Slimani, Guirado (cap), Poirot

Remplaçants : A. Pelissié, Priso, Gomes Sa, Gabrillagues, Tauleigne, A. Dupont, Belleau, Fall