Thomas Coville : "c'est rare de se challenger autant dans la vie"

"Quelques fois vous douter. C'est la spirale de la gamberge qu'il faut réussir à maîtriser tout de suite", confie le navigateur.
"Quelques fois vous douter. C'est la spirale de la gamberge qu'il faut réussir à maîtriser tout de suite", confie le navigateur. © AFP
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Le navigateur est en passe de battre le record du tour du monde en trimaran et en solitaire. En direct sur Europe 1, vendredi, alors qu'il navigue au large de Rio, Thomas Coville a raconté sa fatigue, sa peur et ses rêves.
INTERVIEW

"Je suis au large du Brésil. C'est le début de la remontée vers l'Europe." Thomas Coville continue sa course pour décrocher le record du tour du monde en trimaran et en solitaire. Le navigateur a pris la mer le 6 novembre d'Ouessant dans le Finistère et a déjà explosé le record de temps de passage au Cap Horn, l'un des franchissements les plus périlleux. "Je serai le plus grand des menteurs si je disais que je n’ai jamais peur. On a des moments de doutes et d’angoisses", confie-t-il vendredi matin, sur Europe 1. "C’est rare de se challenger autant dans une vie avec autant d’intensité et autant de vérité. Ça fait partie du rêve. Car un rêve qui n’a pas de peur, je ne pense pas que ce soit un vrai rêve."

Des amis imaginaires. A la peur s'ajoute la fatigue physique. "Quelques fois vous douter. C'est la spirale de la gamberge qu'il faut réussir à maîtriser tout de suite. C'est un travail de contrôle de soi, il faut faire parade aux pensées parasites pour ne pas qu'elles nous gangrènent", explique Thomas Coville. "Et puis il y a des fois vous ramener quelqu'un à bord. Bien sûr il n'est pas là. Cela peut être des proches comme des gens moins proches. C'est assez troublant ce que le cerveau peut créer comme fantasme quand vous êtes fatigué et déconnecté", constate le navigateur.

"Je perds la notion du temps". Déconnecté à tel point qu'il est parfois difficile pour le marin de gérer la notion du temps. C'est paradoxal, "je me bats contre un temps de référence, 57 jours, pour autant, le fait de changer de climat, de longitude et de latitude, je perds la notion du temps. Si je n'avais pas une cartographie sur mon écran devant moi, j’aurais du mal à me repérer dans l’espace", assure Thomas Coville.

Un record pour Noël. Le navigateur fêtera Noël à bord : "Je mettrais mes pantoufles au bas du mât Sodebo, en espérant réaliser mon rêve".