UEFA 1:15
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Cyrille de la Morinerie / Crédits photo : Fabrice COFFRINI / AFP
Avec en point d'orgue l'éphémère scission de 12 géants, le projet de Super Ligue bouscule le football européen depuis la fin du siècle dernier, avant la très attendue décision de la Cour de justice européenne, jeudi. Le monopole de l'UEFA dans l'organisation des compétitions internationales pourrait être mis à mal.

Fin de partie ou coup d'envoi d'une vraie révolution ? Le monopole de l'UEFA dans l'organisation des compétitions internationales pourrait être mis à mal par la Cour de justice européenne, appelée à trancher jeudi le conflit autour du projet de Super Ligue. L'issue de la procédure européenne pourrait ouvrir la possibilité aux clubs les plus puissants, qui rêvent du modèle très lucratif des ligues fermées nord-américaines, d'organiser leur propre compétition sans risquer de sanction de la part de l'UEFA.

Une nouvelle ère dans le football ? 

En avril 2021, douze grands d'Europe (le Real Madrid, le FC Barcelone, l'Atletico Madrid, Manchester United, Manchester City, Chelsea, Arsenal, Tottenham, Liverpool, la Juventus, l'Inter et AC Milan) avaient donné leur accord de principe pour lancer un projet de Super Ligue fermée. 

Face au tollé général, notamment des supporters anglais, et surtout aux menaces de lourdes sanctions brandies par l'UEFA et la Fifa, le projet s'était rapidement dégonflé. Au point qu'il ne reste aujourd'hui que deux mutins : le Real et le Barça associés dans une European Super League Company (ESLC). Soutenue par l'agence de marketing A22, cette entité a porté l'affaire devant le tribunal de commerce de la capitale espagnole, qui a à son tour saisi la CJUE. Bernd Reichart, le dirigeant de cette société, est confiant, et il promet une nouvelle ère dans le football. 

L'UEFA "abuse-t-elle de sa position dominante" ?

"Une fois l'arrêté de la Cour européenne de justice connu, confirmant l'illégalité du monopole de l'UEFA, nous proposerons une nouvelle compétition européenne ouverte pour plus de 60 clubs, en veillant qu'ils soient traités de manière égale et équitable", a déclaré l'Allemand devant les médias. La Cour siégeant au Luxembourg répondra essentiellement à une question : en soumettant tout tournoi en Europe à son autorisation, et en prévoyant des sanctions contre clubs et joueurs qui défieraient son autorité, l'UEFA "abuse-t-elle de sa position dominante" ?

L'avis de l'avocat général de la Cour, Athanasios Rantos, a de quoi inciter la confédération européenne à l'optimisme, puisqu'il estimait en décembre 2022 que les règles posées par l'UEFA étaient "compatibles avec le droit de la concurrence" de l'Union européenne. Mais si ses conclusions sont fréquemment suivies, elles n'engagent pas la CJUE. Et chaque nuance de l'arrêt sera importante pour le football de clubs.