Plus d'un mois avant le départ de la route du Rhum, Europe 1 a embarqué sur l'ultime SVR Lazartigue, le maxi-trimaran du navigateur François Gabart. 1:31
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Axel May , modifié à
C’est dans (quasiment) un mois que débutera la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. Et les marins mettent à profit les quelques semaines qui leur restent pour procéder aux derniers réglages. Europe 1 a pu embarquer à bord du maxi-trimaran de Francois Gabart, l’un des favoris de la catégorie reine, celle des Ultim, ces géants des mers capables de voler sur l’eau.
REPORTAGE

Des 138 skippers qui seront au départ de Saint-Malo le 6 novembre pour participer à la Route du Rhum, François Gabart est l’un des plus connus. Le skippeur de 39 ans, vainqueur notamment du Vendée Globe 2013, a embarqué Europe 1 lors de l’une de ses sorties d’entraînement, près de Concarneau, le port d’attache de SVR-Lazartigue, son nouveau maxi-trimaran. Mis à l’eau en juillet 2021, ses dimensions sont spectaculaires : 32 mètres de long, 23 mètres de large et un poids de 15 tonnes.

Un maxi-trimaran capable de "voler" sur l’eau à grande vitesse

La tête blonde du skipper émerge du poste de pilotage. Ce cockpit lui a d’ailleurs valu des accusations de non-conformité au règlement de la classe des Ultim, de la part de trois autres skippeurs. Mais la justice a tranché. François Gabart bénéficie d’une dérogation pour prendre le départ de la plus célèbre des transatlantiques en solitaire.  

En atteignant une certaine vitesse, son voilier géant est capable de décoller de l’eau grâce à des appendices en carbone, les foils. "Au moment où l’on parle, on est à 22 nœuds. Il faut multiplier par 1,8. C’est environ 40 KM/Heure", explique le marin. "C’est le moment où le bateau a suffisamment de vitesse pour s’appuyer sur ses foils, et comme des ailes d’avion s’appuient dans l’air, on utilise les foils pour s’appuyer dans l’eau, et on arrive à sortir la coque de l’eau."

 Le voilier peut naviguer à une vitesse de croisière d’environ 80 km/heure

Le voilier est comme en lévitation à environ un mètre et demi au-dessus de la mer. Seul les safrans, la dérive et les foils touchent l’eau, produisant un long sifflement. Francois Gabart multiplie les sorties d’entrainement : "Il ne faut pas oublier que notre bateau est assez récent. On a encore beaucoup de boulot (…) Il faut faire attention, parce qu’évidemment on doit solliciter le bateau pour le mettre en difficulté afin qu’il soit prêt pour la Route du Rhum, sans le casser !".

En course, si la météo est favorable, Francois garbart espère maintenir une vitesse de croisière aux alentours de 80KM/H, vitesse qui dans un passé récent semblait inconcevable  pour un voilier. Le navigateur qui s’imposera à Pointe-à-Pitre  dans la classe des Ultim pourrait bien passer sous les 7 jours de traversée et inscrire un nouveau record sur la Route du Rhum.