Roland-Garros : tout comprendre au message polémique de Djokovic sur le Kosovo

La phrase de Novak Djokovic après son match à Roland-Garros lundi à propos du Kosovo, "le coeur de la Serbie", alimente une nouvelle fois l'image de ce joueur hors norme.
La phrase de Novak Djokovic après son match à Roland-Garros lundi à propos du Kosovo, "le coeur de la Serbie", alimente une nouvelle fois l'image de ce joueur hors norme. © JEAN CATUFFE / DPPI VIA AFP
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Laura Laplaud avec AFP / Crédit photo : JEAN CATUFFE / DPPI VIA AFP
Une nouvelle sortie du cadre et une nouvelle polémique : la phrase de Novak Djokovic après son match à Roland-Garros lundi à propos du Kosovo, "le cœur de la Serbie", alimente une nouvelle fois l'image de ce joueur hors norme, maître dans l'art de la controverse.

Une nouvelle polémique pour Novak Djokovic. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il sait faire parler de lui. Après avoir remporté son match face à l'Américain Aleksandar Kovacevic 6-3, 6-2, 7-6 (7/1) lundi lors du tournoi de Roland-Garros dont Europe 1 est la radio officielle, le Serbe, armé de son marqueur, a inscrit quelques mots en cyrillique sur la caméra du court Philippe-Chatrier. 

"Le Kosovo, c'est le cœur de la Serbie !"

"Le Kosovo, c'est le cœur de la Serbie ! Stop à la violence." Cette sortie du numéro 3 mondial intervient alors que le nord du Kosovo est le théâtre depuis plusieurs jours d'affrontements où de nombreux membres de la communauté serbe majoritaire dans quatre villes de cette région ne reconnaissent par l'autorité de Pristina et sont fidèles à Belgrade. Un positionnement politique pourtant interdit par la charte éthique de Roland-Garros, tout comme les prises de position religieuses.

Les Serbes ont boycotté les municipales d'avril dans ces localités, ce qui a abouti à l'élection de maires albanais avec une participation de moins de 3,5%. Ces édiles ont été intronisés la semaine dernière par le gouvernement d'Albin Kurti, le Premier ministre de ce territoire en très large majorité peuplé d'Albanais, faisant fi des appels à l'apaisement lancés par l'Union européenne et les États-Unis.

"Je ne suis pas un politicien et je n'ai pas l'intention d'engager un débat"

Novak Djokovic s'est ensuite justifié en conférence de presse : "C'est un sujet sensible. Je ressens une responsabilité supplémentaire en tant que personnalité publique et en tant que fils d'un homme né au Kosovo d'apporter mon soutien à tout le peuple serbe. C'est le moins que je puisse faire. Je ne suis pas un politicien et je n'ai pas l'intention d'engager un débat", a-t-il déclaré.

Ce n'est pas la première fois que le joueur parle du Kosovo : en janvier 2008, après sa première victoire en Grand Chelem à l'Open d'Australie, il avait déclaré : "Le Kosovo est la Serbie." La Serbie, soutenue par ses alliés russe et chinois, n'a jamais reconnu l'indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province et des tensions éclatent régulièrement entre Belgrade et Pristina.

Une sulfureuse réputation

Ces dernières années, sa prise de position sur le vaccin anti-Covid avait aussi donné une séquence rocambolesque. Pour cette raison, Novak Djokovic avait été expulsé d'Australie peu avant l'édition 2022 du Majeur à Melbourne. Peu après, il n'avait pas été autorisé à venir aux États-Unis pour défendre ses chances notamment à Indian Wells et à l'US Open. Tout comme cette année où il n'a pas pu participer au Masters 1000 d’Indian Wells, en Californie, en mars dernier.