Roland-Garros : Gasquet à l'assaut de Murray

Richard Gasquet et Andy Murray, le duel
Richard Gasquet et Andy Murray, le duel © CLIVE BRUNSKILL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
  • Copié
Antoine Maignan , modifié à
Richard Gasquet devra créer l'exploit pour éliminer Andy Murray en quarts de finale de Roland-Garros, mardi.

Si la pluie laisse le tournoi tranquille, le public de Roland-Garros devrait assister au quart de finale opposant Andy Murray à Richard Gasquet, mardi en milieu de journée. Le dernier Français encore en lice affronte le numéro 2 mondial dans un match qui s'annonce déjà électrique. Sur le papier, l’Écossais est largement favori, mais le début de tournoi laisse espérer un exploit du Français. Décryptage.

  • Un début de saison à l'avantage de Murray

Pour le moment, la saison 2016 d'Andy Murray est quasiment parfaite. Le numéro 2 mondial a tenu son rang à l'Open d'Australie, où il a atteint la finale, ne calant que contre l'intouchable Novak Djokovic. Mis à part deux défaites surprises au mois de mars lors de la tournée américaine (contre Dimitrov et Delbonis), le Britannique est revenu au top pour les trois tournois de préparation à Roland-Garros. Après une demi-finale perdue contre Rafael Nadal à Monte-Carlo, Murray a atteint la finale à Madrid et à Rome, à chaque fois contre Novak Djokovic. Bilan de ce double affrontement : une défaite serrée en Espagne (6-2, 3-6, 6-3) et surtout une victoire autoritaire dans la capitale italienne (6-3, 6-3). Murray arrive donc en quarts de finale avec 8 victoires d'affilée dans son escarcelle. Idéal pour la confiance. 

Côté Gasquet, l'année 2016 n'a pas aussi bien commencé. Blessé en début de saison, le Français a déclaré forfait pour l'Open d'Australie, avant de se rassurer en février en gagnant le modeste tournoi de Montpellier. En trois tournois sur terre battue, Richie n'a pas dépassé les huitièmes de finale, stoppé par son compatriote Lucas Pouille à Monte-Carlo, puis par Kei Nishikori à Madrid et à Rome.

  • En face-à-face, Murray tient la corde

Là, il n'y a pas photo. Andy Murray face à Richard Gasquet, c'est sept victoires pour l’Écossais contre seulement trois pour le Français. Et surtout, cinq succès d'affilée pour l’Écossais (dont un par forfait, en 2014 à Toronto). Le Français n'a plus battu Murray depuis l'édition 2012 du tournoi de Rome. Depuis, c'est un zéro pointé pour Gasquet, qui a tout de même remporté un set face au Britannique lors de chacune de ses quatre dernières défaites. Richie pourra tout de même se rassurer en regardant l'historique des duels joués sur terre battue : il n'est mené que 2-1.

  • Le début de tournoi : Gasquet a impressionné, Murray a douté

Jusque-là, un succès du Français relèverait presque de l'impossible. Mais la première semaine du tournoi parisien a rebattu les cartes. Après quatre matches extrêmement solides, Richard Gasquet n'en finit plus d'impressionner. Sa performance face au numéro 6 mondial Kei Nishikori a convaincu beaucoup de monde. Plus que le résultat, c'est la manière qui a étonné : rarement Gasquet ne s'est montré aussi motivé, offensif et pressé de prendre le jeu à son compte.

De son côté, Andy Murray s'est fait très peur. L'Ecossais a même failli prendre la porte lors de ses deux premiers tours. D'abord face au revenant tchèque Radek Stepanek, qui est passé à deux points d'une victoire surprise. Puis face au jeune Français Mathias Bourgue, qui a mené deux sets à un avant de craquer. Durant ces deux matches, le numéro 2 mondial a connu des gros moments d'absence. On l'a senti hésitant, frustré par son niveau de jeu. Certes, l'Ecossais a redressé la barre face aux géants Karlovic et Isner, tous deux battus en trois sets, mais leurs profils de gros serveurs convenaient beaucoup mieux à l'excellent retourneur qu'est Murray.

  • Sur le plan physique, Ritchie sera plus frais

Richard Gasquet a passé seulement 7h27 sur les courts de Roland-Garros depuis le début du tournoi. Son futur adversaire a bataillé quatre heures de plus, soit près de douze heures en quatre matches. Avec les interruptions du début de semaine, Andy Murray a même dû jouer trois jours d'affilée. Un repos moindre loin d'être insurmontable pour l’infatigable Écossais, mais si le match dure, ce genre de détails pourrait faire la différence. D'autant que ses longues batailles des premiers tours ont pu laisser des traces sur le plan mental. De quoi donner des idées à Gasquet ?