Pour Kristina Mladenovic, la victoire en Fed Cup est un "trou noir, on est dans un état second"

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Thibaud Le Meneec , modifié à
L'équipe de France féminine de tennis a remporté dimanche en Australie la troisième Fed Cup de son histoire, la première depuis 16 ans, grâce notamment à une Kristina Mladenovic décisive. Au micro d'Europe 1, lundi, la tenniswoman revient sur ce moment "magique", qui relève d'un "rêve" vécu avec son amie Caroline Garcia.
INTERVIEW

Elles l'ont fait. Les filles de l'équipe de France de tennis ont remporté dimanche à Perth la troisième Fed Cup de l'histoire des Bleues, la première depuis 2003. Et cette année, au double décisif, Stéphanie Cohen et Emilie Loit ont laissé leur place à Caroline Garcia et Kristina Mladenovic. Cette dernière, encore sur un petit nuage avec cette victoire de prestige pour le tennis féminin, explique lundi au micro d'Europe 1 qu'elle vit un moment "absolument inoubliable" qui lui procure "beaucoup de fierté et d'émotions". "Je n'ai jamais cessé de me battre", confie-t-elle.

Un "état second" après la balle de match

Il y a d'abord ce sentiment, celui de réaliser en même temps un exploit majeur du sport français et l'un des temps forts de l'année sportive. Le point victorieux du double, tout simplement. "On a les jambes coupées, on se dit que c'est fait, qu'on est championnes du monde", raconte la Nordiste. "C'est un rêve qui se réalise, c'est très dur de mettre des mots sur ce qu'on peut ressentir. Avec Caroline [Garcia], on se disait 'mais qu'est-ce qui se passe ?' C'est vraiment un trou noir. Ce sont des émotions tellement fortes qu'on est un peu dans un état second et on arrive pas à réaliser."

Pour Kristina Mladenovic, cette victoire est aussi une récompense de son abnégation : "Je n'ai jamais cessé de me battre et de croire en moi. À de nombreuses reprises dans ma carrière, je me suis prouvée que c'était l'une de mes meilleures qualités, si ce n'est la meilleure."

" Ashleigh Barty est une joueuse très complète, avec un talent fou "

Il fallait bien cela pour venir à bout d'une (très) solide équipe d'Australie, emmenée par une Ashleigh Barty impériale sur le circuit et confortable numéro 1 mondiale. "C'est une très belle ambassadrice du tennis mondial", salue Kristina Mladenovic, 39e. "C'est une joueuse très complète, avec un talent fou : elle sert très bien, elle a un gros coup droit agressif, elle a énormément de variations avec son revers, l'un des meilleurs revers slicé que j'aie vus dans ma carrière. C'est une joueuse très intelligente, qui vous fait courir. Elle est très difficile à déborder. Il n'y a pas de surprise par rapport à ses résultats." Cette année, Ashleigh Barty a notamment remporté Roland-Garros, le Masters de Shenzhen et le tournoi de Miami.

Avec Garcia, pas de "rivalité mauvaise"

Avant de s'incliner en double, Ashleigh Barty a écrasé Caroline Garcia (6-0, 6-0) lors du premier match de cette finale australienne. "Il y a aucune honte au score qu'a subi Caroline, elle était tout simplement injouable", relativise Kristina Mladenovic, heureuse d'avoir tourné la page des tensions avec la Lyonnaise. "L'histoire n'a pas été simple à des moments. On est des individualités… A une période, on a eu des programmes et des décisions différentes. Ce qui a été difficile dans cette période, c'est que le public croit qu'il y avait une rivalité mauvaise. C'est vrai qu'il y a eu une mésentente par rapport à notre double, mais en aucun cas il n'y a eu de haine ou des mauvais rapports."

Aujourd'hui, en tout cas, le sacre mondial des Bleues, guidées par Julien Benneteau, a balayé ce passé tumultueux. "On avait ce rêve commun et on l'a réalisé aujourd'hui", résume "Kiki". "C'est notre histoire. On a déjà prouvé en avril dernier [lors d'un double contre la Roumanie, NDLR]. Répéter l'histoire et rapporter ce trophée après 16 ans, c'est magique."