L'affiche des JO a été dévoilée ce lundi. 1:46
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Gauthier Delomez avec Mayalène Trémolet / Crédits photo : THIERRY CHESNOT / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP , modifié à
Les organisateurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont dévoilé lundi l'affiche de l'événement, représentant les principaux monuments parisiens dans un vaste dessin. Mais cette œuvre d'Ugo Gattoni est loin de faire l'unanimité, notamment en raison de l'absence de plusieurs éléments symboliques.

Une affiche "surréaliste" et "foisonnante" en forme de diptyque : voici le concept de l'œuvre conçue par l'artiste Ugo Gattoni qui représentera les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Ce grand dessin est composé d'une arène géante où s'entremêlent de nombreux monuments parisiens et des enceintes sportives. L'affiche a été dévoilée à la presse lundi soir, et malgré les 2.000 heures de travail nécessaires pour la réaliser, le résultat ne semble pas convaincre moult d'observateurs.

L'absence (très) remarquée de la croix sur les Invalides

Dans ce diptyque résident des "oublis" qui interpellent, à l'image de la croix sur le dôme des Invalides. Dans l'émission Pascal Praud et vous mardi, Jean-Pierre, un auditeur, ne comprend pas cette omission. "On est dans un pays chrétien. C'est un scandale de renier notre histoire quand on sait ce que représentent ce dôme et les Invalides, tous ces hommes qui se sont battus pour notre pays", fustige cet auditeur d'Europe 1.

Un avis que partage Laure Lavalette, porte-parole du Rassemblement national. La députée du Var dénonce au micro d'Europe 1 une tentative de gommer la culture française : "Cet effacement de la croix, c'est révélateur de l'effacement de notre histoire, (...) et un effacement anthropologique".

Dans le même sens, comme de nombreux membres des Républicains, le sénateur Stéphane Le Rudulier critique une affiche aseptisée, et pointe du doigt l'absence des références aux guerres napoléoniennes sur l'Arc de Triomphe, présent en haut à droite de l'œuvre. "Les Jeux olympiques sont une formidable vitrine pour affirmer sa culture, son identité, et j'ai l'impression qu'on est en train de faire totalement l'inverse", s'indigne l'élu des Bouches-du-Rhône auprès d'Europe 1. 

Pas de drapeau français, à l'inverse de l'affiche de 1924

Une autre "omission" de taille fait beaucoup réagir ce mardi : celle du drapeau français, introuvable, alors qu'en 1924, lors des derniers Jeux d'été en France, il apparaissait sur l'affiche officielle derrière des hommes torse nu. Une absence remarquée par Pascal Praud dans la matinale d'Europe 1, et que de nombreux responsables politiques ont dénoncée. Jordan Bardella, président du RN et tête de liste de son parti pour le scrutin des européennes de juin, a notamment fustigé "le mépris pour notre drapeau tricolore".

Et si d'autres lieux qui accueilleront des épreuves olympiques, à l'image de Marseille ou de Tahiti, ont été représentés, la ville de Lille semble étrangement absente comme le fait remarquer La Voix du Nord.

Un style qui ne ravit pas tous les observateurs

Plus généralement, le dessin présenté ce lundi par les organisateurs des Jeux de Paris est décrié pour son style quelque peu fouillis, qui reprend le concept des dessins Où est Charlie ?. C'est l'avis de Yann, auditeur de l'émission Pascal Praud et vous : "J'ai cru que c'était une affiche promotionnelle pour Eurodisney à Dubaï, puis je me suis dit 'non, c'est une affiche de promotion pour 'Bienvenue au monde Bisounours à Paris'. Et après, je me suis dit 'non, c'est 'Intervilles' ! C'est absolument désastreux".

Le sénateur Stéphane Le Rudulier estime que "cette affiche ressemble beaucoup plus à un mauvais manga multicolore qu'une affiche digne des Jeux olympiques", quand le journaliste sportif Dominique Grimault regrette, toujours sur Europe 1, d'avoir contemplé "un dessin pour enfants, une espèce de Babylone fantasmée".

En résumé, l'œuvre d'Ugo Gattoni est loin de faire l'unanimité. Du côté du monde politique toutefois, si les trois droites (RN, LR et Reconquête) se sont unies dans la même indignation, la gauche ou la majorité présidentielle n'y trouvent, pour le moment, rien à redire.