OM : Michel, un entraîneur adepte du beau jeu mais...

19.08.Michel.Olympiakos.ARIS MESSINIS  AFP.1280.640
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PORTRAIT - José Miguel Gonzalez Martin del Campo, alias "Michel", a été nommé mercredi entraîneur de Marseille et devra faire oublier Bielsa.

Onze jours après avoir perdu le fantasque Marcelo Bielsa, l’OM a enfin trouvé un nouvel entraîneur en la personne de José Miguel Gonzalez Martin del Campo. Surnommé "Michel", contraction espagnole de José Miguel, le tacticien espagnol est plus connu en France pour son passé de joueur que d’entraîneur. Europe 1 fait les présentations d’un entraîneur à la philosophie de jeu claire mais au palmarès encore limité.

Il a marqué les esprits au Real Madrid au sein de la "Quinta del Buitre". Si la renommée de l’entraîneur Michel reste à parfaire, celle du joueur est déjà bien établie. Michel a en effet évolué au Real Madrid, d’abord au sein de l’équipe réserve (1981-1984) puis au sein de l’équipe première jusqu’en 1996. Une longévité rare au sein de la Maison Blanche qui s’explique par ses performances : alors milieu offensif, Michel faisait partie de la fameuse "Quinta del Buitre", la bande qui entourait Emilio Butragueno et permis au Real de rafler six titres de champion (1986, 87, 88, 89, 90 et 95), deux Coupe UEFA (1985, 1986), trois coupes nationales et quatre Supercoupes d’Espagne.

Mais comme souvent, les amateurs de sport ne se souviennent pas forcément d’un joueur pour son palmarès. C’est le cas de Michel, entré dans la légende du ballon rond en 1991 en tentant de déstabiliser Carlos Valderrama… en lui touchant les parties génitales.

Un bilan d’entraîneur mitigé. Huit ans après avoir terminé sa carrière au Mexique – toujours en compagnie de son complice Emilio Butragueno - , Michel entame en 2005 une carrière d’entraîneur sur les bancs du Rayo Vallecano, alors en troisième division. Puis il retourne au Real en 2006 pour prendre les rênes de la Castilla, l’équipe de réserve, qui sera reléguée en fin de saison. Michel retrouve une équipe en 2009, toujours à Madrid mais cette fois-ci à Getafe. Arrivé en cours de route, il permet à son équipe d’éviter la relégation, puis réussi l’exploit de terminer sixième du championnat l’année suivante. Mais la saison 2010-2011 sera celle de la désillusion, Getafe finissant 16e. Une mauvaise passe qui continue au FC Séville, dont il dirige l’équipe de février 2012 à janvier 2013 : malgré un effectif de qualité (Navas, Negredo, Rakitic, Trochowski, Reyes), le club stagne en milieu de tableau et le remercie.

Michel aura plus de chance avec l’équipe suivante : à la tête de l’Olympiakos de 2013 à 2015, il remporte deux championnats et une coupe nationale, tout en réussissant un joli parcours en Ligue des champions. Mais ces réussites doivent être nuancées : ultradominant en Grèce, l’Olympiakos n’a raté le titre de champion qu’à deux reprises entre 1997 et 2014. C’est donc un entraîneur au bilan mitigé qui arrive à Marseille.

19.08.Michel.Olympiakos.LOUISA GOULIAMAKI  AFP.1280.640

 Un tacticien au style offensif. Avant un duel contre Manchester United en Ligue des champions, avec l'Olympiakos Le Pirée, Michel avait décrit sa philosophie: "Nous tenons la balle le plus de temps possible, nous la récupérons le plus tôt possible, nous sommes agressifs et pressons l'adversaire", avait-il expliqué. Si les Marseillais ne sont pas assurés de remporter un titre cette année encore, ils auront au moins l’assurance de ne pas s’ennuyer au Vélodrome. Car Michel est un adepte du jeu offensif, quitte à se mettre en danger défensivement.

Il y a donc un peu de Bielsa en Michel, même si ce dernier n’est pas un apôtre du pressing très haut que pratiquait son prédécesseur : Franck Sigorino, joueur de Reims qui a évolué sous les ordres de Michel à Getafe lors de la saison 2009/2010, évoque dans les colonnes du Phocéen un jeu "moins axé sur le harcèlement et la récupération classique". L’OM va donc continuer à proposer un jeu à l’espagnole, basé sur la possession et une circulation rapide du ballon… à condition d’avoir des joueurs assez techniques pour y arriver.

Le schéma tactique de l’OM pourrait en revanche évoluer, Michel n’ayant jamais caché que le numéro 10 occupe une place centrale dans les équipes qu’il a dirigées. Or un meneur évoluant en 10 trouve difficilement sa place dans le 3-4-3 mis en place par Bielsa.

Quelle influence sur le mercato marseillais ? C’est l’une des inconnues, mais l’OM devrait finir son recrutement rapidement car Michel a visiblement déjà étudié l’équipe phocéenne. Lors de sa première rencontre avec la direction de l’OM, deux jours après la démission de Marcelo Bielsa, "Michel connaissait l'effectif sur le bout des ongles, les particularités de chaque joueur", a précisé le club.

Plusieurs joueurs pourraient donc arriver rapidement, dont très probablement un meneur de jeu à "l’ancienne". Ce qui expliquerait les rumeurs d’un échange entre Thauvin, plus à l’aise sur les ailes que dans l’axe, et Remy Cabella. L’autre chantier concerne l’attaque, Marseille ne disposant que d’un seul joueur spécialiste, le prometteur mais encore un peu tendre Michy Batshuayi. Une dernière piste revient fréquemment et mène au milieu relayeur hollandais Jonathan De Guzman.