Mondiaux d'athlétisme : les Bleus repartent de Londres la tête haute

Les Français ont rapporté trois médailles d'or, dont celle de Kevin Mayer en décathlon. © Jewel SAMAD / AFP
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M.B. avec AFP , modifié à

Avec cinq médailles, dont trois en or, les athlètes tricolores ont signé aux Mondiaux de Londres un excellent bilan. Ce résultat dépasse en effet les prévisions les plus optimistes et permet d'égaler le record de 2003.

Si les victoires s'apprécient d'autant plus qu'elles sont inattendues, nul doute que les Mondiaux d'athlétisme de Londres resteront longtemps dans les esprits français. En rapportant cinq médailles, dont trois en or, les athlètes tricolores ont égalé le record établi à Paris, en 2003, et permettent à la France de se hisser à la quatrième place du classement des nations. Le tout, en déjouant tous les pronostics.

Des pronostics sombres. Ceux-ci étaient en effet relativement alarmants avant le début de la compétition, à tel point que la Fédération française d'athlétisme avait même refusé de donner un objectif chiffré, expliquant cette précaution par la mise en route d'un nouveau cycle en vue des Jeux olympiques 2020 de Tokyo. Les forfaits de Dimitri Bascou et Pascal Martinot-Lagarde, respectivement médaillé de bronze et quatrième à Rio sur le 110 m haies, et de la spécialiste du 400 m Floria Gueï, avaient porté un coup dur à une délégation tricolore déjà affaiblie par les blessures récentes des sprinteurs Jimmy Vicaut et Christophe Lemaitre. Sans compter que certaines stars, comme Renaud Lavillenie, Pierre-Ambroise Bosse ou Yohann Diniz, affichaient des résultats en dent de scie avant le rendez-vous londonien.

L'or à 25 ans. Finalement, c'est un mélange d'expérience et de jeunesse qui a permis aux Bleus de se hisser dans le top 5 mondial, derrière les Etats-Unis, le Kenya et l'Afrique du Sud. Kevin Mayer, 25 ans, était le plus attendu sur le décathlon après sa médaille d'argent à Rio. Son titre aux Mondiaux officialise sa place de n°1 mondial, alors que l'Américain Ashton Eaton, recordman du monde qui lui avait chipé l'or olympique l'année dernière, a pris sa retraite. L'or sur 800 m de Pierre-Ambroise Bosse, un quart de siècle également, est aussi plein de promesses pour la suite.

Trentenaires solides. L'équipe de France a aussi pu compter sur ses trentenaires, à commencer par Yohann Diniz (39 ans) qui, après des Jeux de Rio catastrophiques, a survolé le 50 km marche à Londres. Renaud Lavillenie (30 ans) et Mélina Robert-Michon (38 ans), ont quant à eux remporté deux bronzes aussi précieux pour la délégation que pour leur moral, entamé par des résultats décevants. La lanceuse de disque met d'ailleurs aussi sa performance sur le compte d'une émulation collective. "Forcément, [voir les autres gagner] m'a motivé", raconte-t-elle à Europe 1. "Je voyais Kevin, Yohann, tout ce qu'ils ont fait... J'avais envie d'apporter ma pierre à l'édifice. Et puis je me suis dit que ça allait manquer un peu de femmes sur la photo des médailles."

"Excellent bilan". Du côté de la FFA, on ne boude pas son plaisir. "C'est un excellent bilan qui peut étonner beaucoup de personnes", se félicite le directeur technique national, Patrice Gergès. "Les athlètes français ont tous été jusqu'au bout et ont cru en eux." La fédération regarde aussi déjà l'après-Mondiaux. "On a des jeunes en demi-finales", souligne Patrice Gergès. Les quatrièmes places de Garfield Darien (110 m haies), Quentin Bigot (marteau) et du relais 4x400 m dames sont prometteuses. 

Échecs relatifs. Bien sûr, ces Mondiaux ne sont pas exempts de déception, comme la quatrième place de Mahiedine Mekhissi sur le 3.000 m steeple, suivie d'une élimination en série du 1.500 m. Jimmy Vicaut, lui, a fini sixième du 100 m tandis que Christophe Lemaitre, en bronze à Rio, n'a pas atteint la finale du 200 m, à deux centièmes près. Mais alors que la moisson historique des Championnats du monde organisés au Stade de France il y a 14 ans, qui plus est grâce à des titres individuels (en 2003, deux médailles d'or sur trois venaient d'épreuves en relais), ces échecs restent relatifs.