L'Algérien Kamel Djamel Belmadi et le Sénégalais Aliou Cissé ont passé une partie de leur enfance à Champigny-sur-Marne.
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Justin Morin, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
La ville de région parisienne a vu grandir les deux coachs des équipes qui s'affronteront vendredi soir, l'Algérie et le Sénégal. Europe 1 y a rencontré des fans de chaque formation. 
REPORTAGE

Quel est le point commun entre l'Algérie et le Sénégal, qui s'affronteront dimanche soir en finale de la Coupe d'Afrique des nations ? Champigny-sur-Marne ! Les sélectionneurs des deux formations y ont passé une partie de leur enfance : le Sénégalais Aliou Cissé est arrivé à l'âge de neuf ans, tandis que l'Algérien Kamel Djamel Belmadi y est carrément né. Alors, à l'approche de l'ultime rencontre, la pression monte dans la commune de région parisienne.  

"Je suis obligé de le chambrer tout le temps"

Brahim et Nedji ne parlent que de ça depuis 2 jours. Ils sont collègues dans une boutique de foot, ils sont aussi amis, sauf qu'ils ne partagent pas le même maillot. D'un côté Nedji supporte l'Algérie, tandis que Brahim est pour le Sénégal. Et celui-ci se trouve d'ores et déjà en difficulté puisque son équipe a été battue en phase de poule... par l'Algérie, justement. "Je suis obligé de le chambrer tout le temps, toute la semaine", sourit Nedji. 

"Là on est prêts pour la finale de vendredi, alors que les Fennecs ne sont pas prêts !", lui répond son ami dans une ambiance détendue. "On a nos marabouts, ils sont là, on va les travailler au corps, ne t'inquiète pas." Pour Nedji, la rivalité est "saine" entre les équipes et leurs deux "Campinois", comprendre leurs coachs respectifs : "que le meilleur gagne !"

"C'est une fierté de célébrer nos racines"

Nedji et Brahim sont Français, et en sont fiers. Mais ils sont tout aussi fiers de leurs racines. "Je suis Français, je vis en France, mais au Sénégal j'ai mes racines, ma famille. Cette finale, c'est une grande fierté", explique Brahim. "Je me sens proche des joueurs, il y a beaucoup de Franco-algériens comme moi, ça aurait pu être moi. Et je suis totalement imprégné de culture algérienne par mes parents, même si je suis né ici", poursuit Nedji.

"Je supporte l'équipe de France. L'Europe, le monde, c'est à part. Mais là, on parle d'Afrique. Mes origines ressortent à ce moment, c'est une fierté de célébrer nos racines", poursuit le supporter des fennecs. Nedji et Brahim étaient d'ailleurs tous les deux à parader sur les Champs-Elysées, l'an dernier, lors de la victoire des Bleus en Coupe du monde. "C'est une opportunité de supporter plusieurs équipes, on en profite", conclut Nedji.

"Dans tous les cas, ce sera Champigny qui gagnera !"

Dimanche à Champigny-sur-Marne, supporters algériens et sénégalais ont également célébré ensemble leur qualification pour la finale. Et même s'il y aura forcément un perdant vendredi, Samy un autre supporter des Fennecs, s'attend à une belle fête : "Je suis extrêmement pressé de voir l'Algérie gagner, et si c'est nos frères Sénégalais, on leur souhaitera le meilleur. On s'entend très bien, on partage parfois la même religion, parfois pas, mais on vit dans les mêmes quartiers, nos enfants vont dans les mêmes écoles."

"Dans tous les cas, ce sera Champigny qui gagnera", résume le jeune homme. Quel que soit le vainqueur, les klaxons promettent de résonner dans le centre-ville.