Le hockey sur glace, un sport qui gagne à être connu

Cristobal Huet (1280x640) YURI KYZMIN / POOL / AFP
Cristobal Huet va disputer sa dernière grande compétition avec les Bleus. © YURI KYZMIN / POOL / AFP
  • Copié
avec Christophe Lamarre , modifié à
Le Mondial 2017, coorganisé par la France et l'Allemagne, a débuté vendredi à l'AccorHotels Arena et à Cologne.

Soixante-six ans. Cela faisait 66 ans que la France n'avait pas organisé un Mondial de hockey, qui se tient pourtant chaque année. Pour l'édition 2017,  la 81ème de l'Histoire, la France a été retenue comme coorganisatrice de la compétition avec l'Allemagne. La France, et plus précisément l'AccorHotels Arena de Paris, où se tiendront l'ensemble des matches du groupe B, dont fait partie la France, ainsi que deux quarts de finale. "Je suis heureux déjà car la Fédération internationale a choisi la France et l'Allemagne comme coorganisateurs, ce qui est déjà une marque de confiance", se félicite au micro d'Europe 1 Luc Tardif, président de la Fédération française de hockey sur glace (FFHG). "On espère que lors de ces quatorze jours, certains vont découvrir le sport, d'autres le haut niveau, et on espère également interpeller les médias sur un sport qui n'est pas nécessairement méconnu mais qui n'est pas toujours considéré à sa juste valeur, parce que les licenciés sont là et les patinoires sont pleines."

Un sport populaire. En effet, le grand public l'ignore parfois mais le hockey sur glace attire. La Ligue Magnus affiche un taux de remplissage de ses patinoires de 80% et une moyenne de 1.887 spectateurs, un chiffre supérieur à la Ligue A de volley (1.275 spectateurs) et guère inférieur à la Division 1 de handball (2.351 spectateurs, selon les chiffres du quotidien L'Équipe), qui bénéficie pourtant d'une bien plus importante exposition médiatique. Le 30 décembre dernier, malgré le froid, le match entre Lyon et Grenoble organisé au Parc OL a même attiré 25.182 spectateurs, établissant un nouveau record pour un match de hockey sur glace en France. Ces chiffres sont d'autant plus remarquables que les pratiquants, en revanche, sont bien moins nombreux pour le hockey que pour les autres sports de salle - 22.000, contre 500.000 pour le handball, 641.000 pour le basket et même 124.000 pour le volley - et ce, même si ce chiffre augmente régulièrement.

"Avant, le hockey était un sport qui n'était que dans les Alpes, comme le rugby dans le Sud-Ouest à une époque", explique Luc Tardif. "Maintenant, il y a de grandes villes représentées dans la Ligue Magnus, comme Bordeaux, Lille ou Nice. On commence à étendre ce sport."

Un sport spectaculaire. Et les dirigeants de la FFHG, désormais indépendante de la Fédération française des sports de glace (FFSG, qui gère notamment le patinage artistique), espèrent capitaliser sur le Mondial. "C'est l'événement qui peut nous permettre de montrer une bonne image de notre sport. On est en équipe de France pour ça", insiste le capitaine des Bleus, Laurent Meunier. "Quand les gens viennent à la patinoire, ils sont rarement déçus. C'est un sport qui va très vite et il y a beaucoup d'émotions dans les matches."

Vitesse et émotions, tel est le hockey sur glace. Le palet est plus rapide que n'importe quel ballon. Quant aux émotions, elles naissent des renversements de jeu incessants, entre attaque et défense. Et puis, il y a les équipements qui, comme dans le football américain, donnent un aspect éminément cinématographique à ce sport. Pas étonnant d'ailleurs que le hockey ait donné lieu à plusieurs films marquants, comme Youngblood ou La Castagne. La castagne, le hockey y est d'ailleurs parfois ramené. À tort, selon Luc Tardif. "On montre ces bagarres car c'est encore un peu folklore en Amérique du Nord, en NHL. Mais des bagarres, au niveau international, il n'y en a pas."

Un sport familial.  Chez les jeunes, l'équipement est d'ailleurs d'abord vu comme un amusement que comme une protection. "Dès que les enfants voient l'équipement, ils ont envie de le porter et dès qu'ils sont sur la glace, ils oublient cet équipement", confie l'un des entraîneurs des jeunes du club de l'ACBB, à Boulogne-Billancourt. "C'est un sport hyper complet car c'est un travail en équipe, qui demande beaucoup de coordination, très physique. La glisse, ça les aide beaucoup, c'est amusant, rapide, on ne s'ennuie jamais. Et les enfants s'éclatent."

Mouhamadou, qui a inscrit son fils Oumar, confirme : "C'est un sport de glisse, où l'enfant cherche tout le temps son équilibre. Du coup, c'est amusant, dans un environnement très familial." Luc Tardif ose un parallèle avec le rugby : "Il y a beaucoup de similitudes entre les deux sports. Et cette notion que tout le monde doit marcher ensemble pour avancer." Le hockey, sport de voyou (car de contacts) joué par des gentlemen, comme le dit l'adage pour le rugby ? Le président n'est pas allé jusque-là…