Alain Giresse a remporté l'Euro 1984 avec l'équipe de France. 5:53
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Antoine Terrel , modifié à
Alors que les Bleus sont présentés comme les grands favoris de l'Euro, l'ancien milieu de terrain Alain Giresse, vainqueur de l'Euro en 1984, estime que cette étiquette est méritée, mais que les Français ne doivent pas arriver dans la compétition en se disant qu'elle est déjà gagnée. Et insiste sur l'importance des premiers matches. 
INTERVIEW

C'est une petite musique entêtante qui commence à se faire entendre dans les médias. Les Bleus, vice-champions d'Europe il y a cinq ans puis champions du monde 2018, seraient les grands favoris de l'Euro de football qui s'ouvre vendredi. "Notre rival, ce sera nous-mêmes", a d'ailleurs prévenu le milieu de terrain Paul Pogba en conférence de presse. Reste que l'équipe de France devra d'abord se sortir d'un groupe F ultra-relevé, avec notamment les Portugais tenants du titre et l'Allemagne. Pour l'ancienne star tricolore Alain Giresse, cette pancarte de favori est inévitable, mais il s'agira de rester lucide, prévient-il. 

Que l'étiquette de favori soit gênante ou non, "c'est le cas", les Bleus font office d'épouvantail de la compétition, notamment avec leur attaque cinq étoiles (Mbappé, Giroud, Griezmann, Benzema). "On ne peut pas l'empêcher, on est champions du monde... On a un potentiel assez performant, notamment sur le secteur offensif", rappelle Alain Giresse au micro d'Europe 1. Mais, alerte-t-il, "il ne faut pas tomber dans le panneau de dire  'C'est bon. L'Euro est déjà gagné'".

D'autant que l'équipe de France se retrouve donc dans le groupe le plus compliqué de la compétition. "C'est assez rare d'avoir un groupe aussi relevé", reconnaît le vainqueur de l'Euro 1984, qui insiste donc sur l'importance de ne pas se rater lors de l'entrée en matière. "C'est dès les premiers matches que ça va compter... Il faudra être très performant."

"Au maximum sur le plan technique et sur le plan mental"

Or, les Français ne démarrent pas toujours leurs compétitions en trombe. Au mondial 2018, finalement remporté, les premiers matches "avaient été effectivement très poussifs", se souvient Alain Giresse, "mais on sait que la Coupe du monde est une compétition plus longue qu'un Euro". Et d'ajouter : "Tout le monde est conscient qu'à un Euro, il faut déjà être très prêt dès le début de la compétition". 

Dans ce "groupe de la mort" et avec "des conditions très compliquées" (les Bleus affronteront respectivement l'Allemagne à Munich et la Hongrie à Budapest), "il faudra vraiment être au maximum sur le plan technique et sur le plan mental", insiste Alain Giresse.