Football : une plainte dénonce la pratique du «loft» au sein des clubs

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L'Union nationale des footballeurs et footballeuses professionnelles (UNFP) a porté plainte contre X mardi à Paris. Elle accuse les clubs qui mettent à l'écart les joueurs dans des "lofts". Pour l'UNFP, cette pratique équivaut à un "un isolement brutal". 

L'Union nationale des footballeurs et footballeuses professionnelles (UNFP) a porté plainte contre X mardi à Paris, accusant de harcèlement moral et d'extorsion des clubs qui mettent à l'écart certains joueurs dans des "lofts", ont annoncé à l'AFP les avocats du syndicat.

Selon cette plainte consultée par l'AFP, ces clubs imposent à des joueurs "un isolement brutal et des pressions multiples" pour les pousser à prolonger leur contrat ou au contraire à accepter un transfert, une façon de se séparer d'eux en s'assurer de toucher des indemnités. Le syndicat accuse notamment la fédération internationale (Fifa) de participer à cette "extorsion" en imposant "un cadre" qui place le club employeur "en position dominante".

 

Le club "empêche" le joueur d'exercer

Un joueur est lié à son club par un contrat à durée déterminée. S'il est transféré avant son terme, le club touche des indemnités de rupture du nouveau club du joueur, ce qui n'est pas le cas si le joueur a achevé son contrat avant de changer. En période de transfert, certains clubs placent les joueurs dont ils veulent se séparer dans une réserve dite "loft", sorte de mise au placard adaptée au gazon: plus d'entraînements avec le groupe professionnel, plus de déplacements ni de matchs.

Le club "empêche" le joueur d'exercer "son activité professionnelle dans des conditions normales", et ce joueur ne peut donc plus "envisager d'exécuter son contrat jusqu'à son terme", résume la plainte. Le joueur qui veut revenir dans la compétition, va donc quitter le club ou, à l'inverse, prolonger son contrat. Ces pratiques, "très largement répandues" constituant  "des infractions pénales", ont souligné les avocats de l'UNFP, Mes Julia Minkowski et Léon del Forno, dans un communiqué transmis à l'AFP. 

"Une contrainte morale" 

Exercer "une contrainte morale" pour amener une personne "à consentir à signer un contrat ou à le résilier constituer le délit d'extorsion", ont-ils détaillé. "Les agissements répétés d'un employeur" qui résultent en une "une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits du salarié ou de compromettre son avenir professionnel" relèvent du harcèlement, se poursuivront-ils. L'UNFP appuie sur sa plainte d'une liste d'une cinquantaine de joueurs placés en loft mais qui n'ont pas été associés à la préparation de cette plainte.

Parmi eux, le champion du monde Kylian Mbappé au Paris Saint-Germain (PSG), qui n'a notamment pas disputé de match avec son club du 19 juin au 19 août 2023. "Rares" cependant sont les joueurs qui ont attaqué leurs clubs par crainte "de représailles", déplore le syndicat. Parmi ces exceptions figure l'ancien gardien international Stéphane Ruffier. Hasard du calendrier : ce dernier a obtenu lundi la condamnation de l'AS Saint-Etienne, qui doit lui verser 850.000 euros de dédommagements.