Le groupe de supporters de la tribune Boulogne du PSG a été dissous il y a plusieurs années à la suite de violences 8:42
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Jean-Baptiste Sarrazin , modifié à
La culture du hooliganisme, avec des violences entre supporters de football, est active en France depuis quatre décennies. Invité spécial d'"Europe 1 Sport", Sébastien Louis, spécialiste de la culture hooligane en France, est revenu sur ce fléau. Pour lui, il faut distinguer les hooligans des ultras. 

Les images des violences qui ont eu lieu à l’Allianz Riviera à Nice, le 8 septembre dernier, à l’occasion du match de Ligue Europa Conférence entre les Aiglons et le FC Cologne, sont encore dans tous les esprits. Marseille, Brest, Reims... Des scènes de guérilla qui n'ont cessé de se multiplier dans les stades en France depuis un an.

Un "hooliganisme 2.0"

Sur fond de rivalité entre groupes de supporters, c'est avant ou après les matches de football que ces groupes violents se donnent rendez-vous. Certains n'assistent même pas à la rencontre. Ils se rendent juste aux abords des stades pour en découdre. C'est ainsi que des supporters du PSG se seraient rendus à Auxerre le 3 septembre dernier à l'occasion de la rencontre AJ Auxerre-Olympique de Marseille, pour en découdre avec les supporters de l'OM.

Des violences qui "ont toujours existé", selon Sébastien Louis, auteur du livre Ultras, les autres protagonistes du football. Pour ce dernier, "il n'y a pas de retour des hooligans. Il y a juste un hooliganisme 2.0." Quoiqu'il en soit, il va de soi qu'une politisation des tribunes s'est intensifiée depuis ces derniers mois. 

Politisation des tribunes ?

Derrière ces violences entre hooligans, se cachent en réalité des idéologies politiques. Notamment celle de l'extrême droite, à l'instar des croix celtiques, symbole néo-fachiste, qui ont été arborées en mai dernier durant le match Lorient-Reims la saison dernière ou plus récemment dans les tribunes brestoises en ce début de saison.

Sur fond de rivalité sportives, mais donc aussi idéologiques, les hooligans se donnent rendez-vous en marge des rencontres. En mars dernier, un combat organisé dans une zone industrielle de Reims voit s’opposer deux clans de différents groupes (Reims, Toulouse, Boulogne et Paris d’un côté, Strasbourg, Nancy et Rouen de l’autre). Durant trois minutes, les 120 hooligans se donnent des coups de pied, de poing, de ceinture et de poing américain. Au moins un participant a été poignardé avec un couteau.

Inquiétudes pour le Qatar ?

Alors faut-il s'inquiéter pour les événements majeurs à venir ? Les images de chaos durant l'Euro 2016 à Marseille peuvent rappeler des souvenirs douloureux. Sur le Vieux Port de la ville, les hooligans Anglais avaient affronté ceux Russes.

Mais pour Sébastien Louis, "il n'y a pas de crainte à avoir pour le prochain événement majeur", le Mondial au Qatar. "Les gens qui vont y aller n'ont rien à voir avec ceux qui supportent un club", explique le spécialiste du hooliganisme. Pour sécuriser cet événement, la France va d'ailleurs envoyer 200 gendarmes et policiers afin de faciliter les échanges en cas de tensions sur place. Les autorités suivront de près les personnes qui se rendront au Qatar.