Finale de Coupe Davis - France-Belgique : l'heure des revanches

Pour Noah comme pour Tsonga, une victoire serait un immense soulagement.
Pour Noah comme pour Tsonga, une victoire serait un immense soulagement. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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, à Villeneuve-d'Ascq , modifié à
L'équipe de France est à une victoire du sacre. Pour Noah, Tsonga ou encore Gasquet, un titre ferait taire toutes les critiques. 

On gagne et on oublie tout ? L'équipe de France de Coupe Davis, frustrée depuis de si longues années, est à une toute petite marche de décrocher le Graal. Après avoir remporté le double, les Bleus n'ont besoin que d'un succès lors des deux derniers simples de dimanche, au stade Pierre-Mauroy de Lille. Un dixième sacre dans la compétition serait un soulagement pour le tennis français, mais aussi pour Yannick Noah et surtout la génération "nouveaux Mousquetaires", moquée depuis des années pour son incapacité à gagner un titre majeur.

Une revanche pour l'Histoire. 16 ans, pour un grand pays de tennis comme la France, ce n'est pas long : c'est une éternité. Depuis la dernière victoire en 2001, en Australie, les Bleus ont enchaîné les désillusions, avec trois défaites en finale (2002, 2010 et 2014) et des psychodrames en coulisses (manque de motivation de certains joueurs, problèmes de communication avec les capitaines…). Remporter un dixième Saladier d'argent ne ferait pas oublier les traumatismes du passé, non. Mais un titre mettrait, enfin, un terme à cette quête obsessionnelle et, parfois, totalement disproportionnée.

Une revanche pour Noah. Pour vaincre le signe indien, qui d'autre que lui pouvait s'y coller ? Yannick Noah, LE gagneur du tennis tricolore, a accepté de revenir au chevet du patient français pour ramener le Saladier d'argent dans l'Hexagone. Sa méthode de capitaine, à la base des succès en 1991 et en 1996, n'a pourtant pas fait l'unanimité depuis son retour l'an dernier. Entre les brouilles avec Gaël Monfils et Jo-Wilfried Tsonga, et son attitude distante et étrange en demi-finale contre la Serbie, Yannick Noah a connu les mêmes écueils que ses prédécesseurs. Pour lui, une troisième victoire en tant que capitaine occulterait non seulement ses récentes difficultés mais renforcerait, surtout, un peu plus sa stature de légende vivante.

Une revanche pour Tsonga. Jo-Wilfried Tsonga est loin d'avoir la même aura que son capitaine auprès du public français. Entre le numéro 1 tricolore et son pays, c'est un peu "Je t'aime moi non plus". "Jo" a vécu comme un traumatisme les deux dernières finales de Coupe Davis. En 2010, en Serbie, il avait dû renoncer en raison d'une blessure. En 2014, contre la Suisse, ce fut bien pire : battu le vendredi par Stanislas Wawrinka, il ne s'était pas aligné ni sur le double le samedi, ni pour la dernière journée du dimanche en raison de douleurs au bras. Le public français lui a en longtemps voulu ? S'il apporte le point décisif, dimanche contre David Goffin lors du choc des numéros 1 (premier simple à 13h30), alors là, vraiment, tout serait oublié.

Une revanche pour Gasquet (ou Pouille). Le constat est également valable pour l'éventuel cinquième match. En cas de défaite de Jo-Wilfried Tsonga, ce serait soit à Richard Gasquet soit à Lucas Pouille d'avoir la lourde tâche d'affronter Steve Darcis, jamais battu en cinquième match en Coupe Davis (oui, oui…), pour le titre. Pouille, qui reste sur deux défaites de suite au stade Pierre-Mauroy en Coupe Davis (face au serbe Lajovic et à Goffin), a l'occasion rêvée de se faire pardonner… s'il est choisi par son capitaine. Car après sa démonstration en double, Gasquet, qui a intégré de justesse la sélection, pourrait bien être aligné lors d'un éventuel cinquième match. Voir "Richie", l'ancien petit prodige du tennis français, offrir le Saladier d'argent à la France, ce serait fabuleux, non ? "Je vais me décider au dernier moment", a prévenu Yannick Noah. Pour Pouille ou Gasquet, ce serait le match de leur vie… 

Le programme de dimanche :

A partir de 13h30 : Jo-Wilfried Tsonga contre David Goffin
Puis, si besoin, Lucas Pouille ou Richard Gasquet contre Steve Darcis