Éliminatoires Euro 2020 : pourquoi il faut (vraiment) regarder Andorre-France

L'équipe de France à l'entraînement en Andorre (1280x640) FRANCK FIFE / AFP
L'équipe de France va disputer mardi un match important dans une atmosphère improbable… © FRANCK FIFE / AFP
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Le déplacement en Andorre, qui avait tout de la simple formalité, mardi, a pris une tout autre dimension après le revers enregistré samedi en Turquie.

Andorre-France. Il y a quelques jours encore, le déplacement des Bleus sur le terrain de la 134ème nation mondiale dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2020, marquant la fin de la saison 2018-19, ne revêtait qu'un intérêt sportif tout relatif. Difficile en effet d'imaginer que les champions du monde allaient souffrir face à une équipe habituée à jouer les utilités. Mais voilà, les joueurs de Didier Deschamps ont rendu une copie affligeante, samedi, en Turquie (défaite 2-0). Et ce match dans la petite principauté, mardi à 20h45, est désormais très attendu…

"Se remettre en question" après la Turquie

En quatre jours, les Bleus vont passer de la chaleur turque - dans tous les sens du terme - à l'atmosphère beaucoup plus fraîche d'Andorre-la-Vieille -, où le stade qui va accueillir la rencontre ne fait que 3.300 places et où le thermomètre doit atteindre les 5°C en soirée. Mais, pour les Bleus, le coup de froid a déjà eu lieu à Konya, samedi soir, et le capitaine Hugo Lloris a visiblement travaillé ces dernières heures à réchauffer les cœurs. "Après une telle performance, la première des choses, c'est de se remettre en question sur le plan individuel. L'échange est important, ça a été le cas dans le vestiaire après le match, et lors du voyage hier (dimanche)", a d'abord confié le capitaine des Bleus, lundi, en conférence de presse. "On doit rebondir après une défaite, après avoir pris une gifle en Turquie. L'équipe de France est une grande nation, on a un statut de champion du monde, on ne peut pas se contenter de ça, on ne va pas l'accepter. C'est à nous de faire ce qu'il faut pour éviter le piège de demain (mardi)."

Comme à son habitude, Didier Deschamps en a dit très peu, lundi, sur ce qui a suivi la débâcle de Turquie. "Ce qui se passe en interne regarde les joueurs et le staff", a réagi le sélectionneur des Bleus. "On n'a pas eu trop de temps non plus, entre le voyage, la récupération… On ne va pas s'attarder sur ce qu'on a mal fait. Ce qui est important, c'est le match de demain (mardi), avec un contexte différent, un adversaire différent et une surface de jeu différente." Le contexte, on l'a dit, sera différent, et l'adversaire aussi. La Turquie, 39ème au classement Fifa, présentait un pedigree autrement plus prestigieux qu'Andorre, qui a perdu ses trois premières rencontres dans les éliminatoires de l'Euro 2020.

Plan de jeu défensif et pelouse synthétique

"On s'attend à un match difficile car l'équipe en face va être regroupée", a expliqué Lloris. "C'est à nous d'être tranchant, et efficace le plus vite possible dans le match pour se le rendre facile. (…) Si on regarde leurs derniers résultats, ils concèdent peu de buts, ils ont des résultats plutôt cohérents. (…) Sur le terrain, c'est à nous d'être à notre niveau." Les résultats d'Andorre, effectivement, sont cohérents. Ils perdent, concèdent peu de buts (six en trois matches) et n'en marquent pas.

"On a pris le même soin, le même temps pour les étudier, regarder leurs matches, le dernier en Moldavie aussi (défaite 1-0)", a souligné Didier Deschamps. "Ils ont un plan de jeu qui est clair, défensif, avec des joueurs qui l'appliquent de la première à la dernière minute, avec beaucoup de passion. Ils savent qu'ils doivent défendre, qu'ils vont défendre. Ils essaient d'optimiser les coups de pied arrêtés, les touches longues. Pour eux, il s'agit de réduire les espaces, les intervalles…" Quand on a vu les difficultés qu'ont eues les Bleus samedi pour dompter la défense turque, elle aussi regroupée, cela nous rend curieux, d'autant plus que le match se disputera sur une pelouse synthétique. "Il faudra s'adapter, maîtriser les appuis, les rebonds", a expliqué Lloris. "Il est important de prendre ses repères aujourd'hui (lundi) lors de l'entraînement."

Des changements attendus dans les rangs

L'équipe de France de mardi soir ne devrait pas avoir grand-chose à voir avec celle de samedi. Et on ne parle pas de l'"agressivité dans les duels", que réclame Lloris, mais de son onze de départ, déjà. "J'avais prévu (des changements) parce que ça me semble logique d'amener de la fraîcheur sur le plan physiologique et sur le plan physique aussi", a insisté Didier Deschamps. "J'en ferai plusieurs, indépendamment de la performance collective et individuelle des joueurs samedi. Il y a une réflexion par rapport à des prédispositions, par rapport à la surface de jeu…"

De ce point de vue, Clément Lenglet, qui a évolué à Nancy sur synthétique, devrait avoir sa chance, de même que Ferland Mendy, Tanguy Ndombele ou encore Thomas Lemar, qui avait marqué lors du match amical face à la Bolivie, le 2 juin.

Mardi, et avant de filer en vacances "sur une bonne note", dixit Lloris, il faudra trouver le chemin des filets, comme ce fut toujours le cas face à Andorre, lors des trois précédents entre les deux équipes, et même si ce fut parfois pénible, comme le 9 juin 1999, où les Bleus ne s'étaient imposés que sur le score de 1-0 sur un penalty de Frank Lebeouf. Mais pour s'imposer, il faudra sans doute cadrer un tir, ce qui n'avait pas été le cas, à Konya, samedi…