Sochaux 1:37
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Tatiana Geiselmann, édité par Alexandre Dalifard / Crédit photo : SEBASTIEN BOZON / AFP , modifié à
Malgré les fonds réunis par un héritier de la famille Peugeot, les autorités sportives ont rejeté mardi le plan de sauvetage du FC Sochaux, qui se dirige vers le dépôt de bilan. Une triste nouvelle pour les habitants de cette ville industrielle, très attachés à leur club de football fondé il y a près de 100 ans.

Après le Comité national olympique et sportif français, c'est au tour de la Fédération française de football de statuer sur le sort du FC Sochaux-Montbéliard. La FFF s'est réunit à 9h ce jeudi 3 août pour décider s'il faut ou non réintégrer le club franc-comtois en Ligue 2. Mardi, le CNOSF a donné un avis défavorable. Si la Fédération suit cette recommandation, le club risque le dépôt de bilan. Un scénario catastrophe qui impacterait toute l'économie locale, estiment les Sochaliens rencontrés par Europe 1.

Une région marquée par la désindustrialisation

Deux chiffres suffisent à résumer l'importance du FCSM dans le paysage local. Le nombre d'habitants de Sochaux est de 4.000 personnes alors que le stade Bonal, l'enceinte du club, a une capacité de 20.000 places. Autant de supporters qui affluent lors des matchs et irriguent les commerces alentour, comme celui de Nicolas. "On va voir l'impact car c'est ce qui attirait le plus ici et c'est ce qui apportait du dynamisme un week-end sur deux. Cela attirait quand même pas mal de monde, les supporters adverses, pas mal de personnes qui venaient de partout en France", déplore-t-il.

Il y a près de 10 ans, lorsque le club avait dégringolé de Ligue 1 en Ligue 2, l'impact pour le pays de Montbéliard avait été chiffré à 7 millions d'euros. Il pourrait donc être encore plus important en cas de relégation en National 3. Et si le club coule, ce sont aussi 150 salariés qui vont se retrouver au chômage, se désole Franck Cornevaux, délégué du personnel. "Tout le monde se fait du souci, bien sûr, puisque les salariés comme moi qui ont plus de 20 ans d'ancienneté et ça arrive tellement soudainement qu'on n'a pas de plan B. Il y a des gens qui ont du mal de retrouver sur Montbéliard ou à proximité", explique-t-il au micro d'Europe 1.

Et c'est aussi tout un symbole qui s'effondre pour cette région marquée par la désindustrialisation et dont le club de foot a été fondé il y a près de 100 ans par deux ouvriers de l'usine Peugeot. Une usine qui comptait plus de 40.000 salariés dans les années 70 et où ne travaille désormais plus que 6.000 personnes. Par ailleurs, le FC Sochaux Montbéliard (FCSM) a déposé un recours en référé devant le tribunal administratif (TA) de Paris contre son exclusion de Ligue 2. Saisi jeudi matin, le comité exécutif de la FFF n'a pas voulu se prononcer sur le recours du club en attendant la décision du TA.